2373 Samedi 24 Juin 2023

les aigreurs ont continué et amplifié – passer à la farmacie – marcher longuement – tenter d’oublier la mélancolie nostalgie déprime désespoir ça sert à quoi tout ça ? non rien – descendu voir B. marcher pendant qu’elle ressentait quelque souci – un cadeau magnifique (encore merci) – j’en étais à repenser un deuxième décor où faire surgir un autre personnage (ombre de cytise 1)

et voilà que j’apprends que la mère de ce personnage (réel, comme sa mère, mais disparue prématurément) fait appel aux esprits (ombre du cytise 2)

comment dire ? cette peine ? ce désarroi ? dans sa poussette rouge B. baillait un peu,puis elle se saisit d’un bout tissu d’une main, d’un morceau de ce genre de ceinture de l’autre – il semble que sa fille se trouve bien, que l’endroit est de lumière et de joie – il y a là un volatile impromptu

comment te dire, cette détresse et sur l’écran les vingt lignes de description du jardin qui entoure la maison – l’annonce la joie, c’était quoi déjà venait toujours après la peine/les jours s’en vont/ je demeure quelque chose – il y avait dans la promenade ce reflet bleu si doux si calme

j’ai dormi, marché au parc où se prépare une compétition de triathlon (le sport, cette plaie vive et urbaine – ça ne fait que commencer) repassé devant l’arbre de la liberté voyant ce qui en a été fait

notre monde (on écartait de prison sans les avoir inculpés de rien les militants emprisonnés au prétexte qu’ils appartenaient aux Soulèvements de la terre – on vivait dans ce monde-là et personne pour s’en rendre compte ? heureusement, dans le poste vers dix-huit heures trente, il y eut Barbara Stiegler qui mit en mots (enfin) la réalité de notre condition (c’est là) – se battre