Novembre 2140 Samedi 5

un tour pour vérifier la vue (pour les pleurs incessantes, on repassera, ce n’est pas le même médecin) (c’est vrai qu’on se demande pourquoi il ne se trouverait un type de spécialiste de ces organes experts en ceux de gauche et un autre en ceux de droite – ça multiplierait (peut-être) le nombre de visites par deux – et comme la sécurité est sociale, ainsi que (soyons justes) la mutuelle, tout ça serait supporté jusqu’à ce qu’elles crèvent – et qu’enfin on puisse les remplacer par de vraies assurances) les choucas planaient sur la République

au marché (avec cette satanée crève) salade tomates oignons (dont deux rouges) plus concombre fromage (le charcutier portugais (mais plutôt du Maghreb) offrait une fine tranche de jambon – son fromage est italien (provolone) – enfin c’est le bazar) – citrons pain et autres – la fièvre montait dans l’organisme (mais ça va mieux – je vous rassure – un citron chaud au miel augmenté d’une tizane de thym explosive) – afin de préparer taboulé

sans le point désolé et salade grillée (slatam mechouia comme là-bas) (pratiquement parce que de ciboulette quand même pas) (spéciale dédicace)

puis des ciels (éternuements, toux, début de la fin fin du début puis encore et encore) (non mais ça va – tout va bien – dormi comme un marmot fait beau la vie est belle et c’est tant mieux – tout le kit) midi

et soir

« ah ne me parle pas de ça » disait ma mère quand on lui rappelait sa date anniversaire (elle aurait eu neuf six aujourd’hui, je crois bien – rien n’est sûr) on n’en parlait plus

en face Voyage en Italie (Roberto Rosseilini,1954) formidable visite de Naples (Ingrid au faîte, Georges Sanders légèrement voûté : extra) (les amours tumultueuses, Ingrid et Roberto & Georges et Zsa Zsa, les années cinquante…) (elles se terminent chez Lulu, La dolce vita  en commentaire)