Artisteries 4
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / L'Employé aux écritures / Questions de méthodes / TEC Cinéma
3 janvier, 2022 2
Défrichage des supports d’explicitation des sons dans le film The artist (les billets précédents : Aristeries 1 puis Artisteries 2 et Artisteries 3 : ressources)
ici les diverses références aux journaux : c’est par le journal qu’arrive ce qui n’est au début qu’une brouille entre Valentin et sa compagne Doris (on comprendra plus tard qu’il vit chez elle)
« qui est cette fille ? » questionne le Variety (au générique de fin apparaît la mention de la source (1930 mais peu importe))
on saura qui est Peppy (une figurante qui veut réussir) dans la scène suivante
où elle est tellement heureuse de cette « une » – elle la montrera à ce vieillard, probablement figurant lui aussi
que ça n’impressionnera peut-être
pas plus que ça… mais enfin le numéro de danse, et l’emploi gagné trouve quand même un accord avec le type
(il s’agit de Malcolm Mc Dowell, vêtu à l’ancienne (il est de 43) – au générique c’est « un figurant ») (j’aime assez le lion en arrière plan – #395)
Le même journal avec cette même une donc, servira à Peppy : lorsque le producteur, Al Zimer découvre d’abord en flou, à l’arrière plan
puis se rapprochant,la questionne « c’est bien elle hein ? »
oui, c’est elle, elle en est un peu gênée, mais Al Zimmer la fout dehors : voler la primeur de son film la une du journal ? quelle honte ! (il joint le geste à la parole, muette, certes)
mais t’en fais pas, Valentin la réintègre immédiatement – ils danseront ensemble, oui…
Puis voilà que Valentin apprend par le journal
l’abandon du muet par la firme qui l’emploie (Kino (l’allemand de cinéma) quelque chose (Kinograpĥ) dirigée par Al Zimmer (chambre en allemand))
Peu importe, c’est lui qu’on aime : il se lance dans la production réalisation : cette histoire-là se racontera aussi par les journaux
- George Valentin devient metteur en scène (fond d’écran : la rotative les journaux qui sortent des presses suant encore l’encre)
C’est en anglais, mes excuses, je traduis : « Je ne suis pas une poupée (marionnette), je suis un artiste » (de là probablement le titre du film)
puis « le parlant ce n’est pas sérieux » pour GV (l’article est signé Martine Lamor…)
changement de costume : quand un acteur devient l’homme derrière le film (George est aussi producteur)
campagne de promotion du film : la une du Variety : « D’acteur à réalisateur-producteur le défi de George Valentin » (d’acteur à réalisateur : sujet de thèse de cinéma, à mon avis…) (exemplaire daté du 19 Octobre 1929) (« C’est mon argent » dit-il sûrement – sous titre : le prix de la liberté)
2. puis arrive le versant Peppy (« elle brille dans « Beauty Spot » (Grain de beauté) dit le canard (article signé de Robin Risset)
(on ne le voit pas à l’écran, là, mais le grain de beauté lui a été suggéré par George Valentin au début du film
lui dit-il joignant le geste à la parole
à quoi tient le succès, non ? ) enchaîne : « Peppy Miller la fille que vous allez adorer aimer »
taper l’incruste : « PARLANT PARLANT Le public va adorer » (c’est tellementmarrant) BRILLANTE !
‘ »Charmante » « Parlante » « Adorable » Ne manquez pas Beauty Spot – et les écritures du canard : « Ayez du pep’s avec Peppy ! »
« Une grande actrice » – « Vous allez l’aimer » parlant PEPPY BRILLE – … incroyable
puis fatalement la confrontation (puisque les deux films sorttent le même jour – fatidique vendredi, suivant le jeudi noir du 24 octobre 1929)
jeune jolie et parlant/ Peppy le son de l’amour /le toast de la ville (comprends pas, ça) – enfin le parlant a gagné d’ores et déjà.
En tout cas, l’intrigue avance et Doris est fâchée (mai surtout malheureuse, certes)
Valentin ne la fait plus rire du tout : elle tente quand même de s’en amuser, mais non – elle lui signifiera son congé (au dos d’une carte postale
qu’elle aura maquillée
) c’est du sérieux – on ne la verra plus, Valentin déménage – puis survient le
terrible jeudi noir de 1929 (terrible sans doute mais pas trop ici)
ça va mal aussi pour Valentin : son film est ce qui s’appelle un four (muet) – alors que pour Peppy les choses (parlantes) avancent très bien : une innombrable suite de couvertures de magazines
on en passe quand même – enfin c’est la gloire peut-être pour elle, mais pas pour lui) : passent un ou deux ans, et voilà que Peppy (après d’autres scènes) découvre
un journal
c’est lui, elle court le sauver – elle le sauvera t’inquiète – mais du plateau
elle a disparu…
Journaux, incrustations, intertitres, génériques aussi : tous ces supports augmentent la compréhension qu’on a de l’image, laquelle est soulignée, de bout en bout, par la musique, qui elle aussi, donne sens aux images du muet.
comme prévu l’ai revu hier soir à cause de vous 🙂
@brigitte celerier : ah bien. Et donc ? Pas trop embêtée par le dujardin ou la béjo ? :°))