1656 Lundi 21 Décembre 2020 (Sur le bureau #50)

un petit tour sur le bord du Tage (images retrouvées à la faveur de la mort (définitivement diagnostiquée) du wtf disque dur) rive droite

ces images des voyages passés

(il est sept heures et quart, c’est la fin juin, il y a dix ans : ça n’a l’air de rien, un type assis à la terrasse d’un café hein…) et des gens croisés

tu vois ce type-là ? un peu comme moi – on peut broder, c’est plus agréable que la pluie d’aujourd’hui (le vingt-et-un décembre vingt vingt dix heures du matin, Bashung qui ment, la nuit) on prépare le tagine de Noël (pruneaux agneaux amandes et noix de cajou ?) – on boira comme au jour de l’an (de l’eau, si tu veux, comme tu veux, je n’insiste pas)

(la pavillon portugais de l’expo universelle de 98 je crois bien me souvenir, avec son toit incurvé magique) c’est préférable (parce qu’on n’y vit pas à l’année) au pont des Arts ou au Neuf – laisse aller, laisse, les années passent, les temps changent – on s’active du côté du palais Royal, les conseillers motivent leurs argumentations, on restera fermé je veux bien parier si tu veux (hier soir dans le poste on a regardé quinze minutes d’Omar Sharif et Julie Christie, dans une soupe gravement inodore due, pourtant, à Blake Edwards – c’est difficile, les goûts de cinéma, et en plus ça évolue)

on change, il fait encore beau – viens on change, tous les soirs à huit heures, c’est le feu qu’on couvre – on porte son masque on établit les listes de cadeaux, on va aller acheter des trucs ? on fait des travaux ? il faut bien vivre…)

on change encore et c’est la nuit, les amis et les êtres aimés nous manquent mais nous les reverrons – il ne fait pas si moche, on pourrait y additionner le froid – on verrait alors tous les photographes sortir de chez eux profiter de la lumière réverbérée – les cafés vont rouvrir ? les restaurants aussi ? ah bon, cette année ?

ce n’est que la rue, en été sans doute – on travaillera encore alors ? – mais oui, comme un lundi – avance mon ami