1434 jeudi 14 (quatorze) (trente quatre) mai – dans les rouges
non, on n’y comprend plus rien à ces dates – d’ailleurs on s’en fout : je suis passé dans une autre dimension sans doute – je rêve je dors je crie je pleure – ça passe – le jardin et son arbre rouge (ici pas encore) (pour les urbains, pour changer, pour oublier) –
le temps va passer – on ne va pas commencer à tenter de l’arrêter – on ne va pas commencer – autre point de vue : avec ses homologues (cerisier du matin plus arbre jaune)
début avril, le matin – c’est paradoxal, mais on n’oublie rien avec les images –
non, elles aident au souvenir (dans les pages de 1978, l’enlèvement du baron Empain,les radios libres, les moments d’alors – je cherche,je continue) – il était dans les verts longtemps, ces jours-ci il fait froid
on a attendu – on s’est remémoré les départs , seuls, sans personne pour nous pleurer – tu te souviens, ces temps-là, en ces temps-là on ne parlait pas encore des établissements de la honte –
ça me disait quelque chose quand même mais avant hier soir, il y avait Mireille Delmas-Marty dans le poste (j’ai pensé à Valérie Cabanés)- « il en rougit, le traître » disait Cyrano
après il y a eu du vent, de la pluie – on a attendu – elle avait demandé que fut lu à l’antenne (je crois que c’était François Marthouret qui lisait – on l’aime assez ce type-là, fait penser un peu à Didier Besace – pourquoi, on repassera pour le savoir) – le monde bouge-t-il encore ?
ce n’est pas qu’il s’assombrisse, non – la demande qu’on lise le texte qu’avait écrit Giorgio Agamben vers le 15 avril, il me semble bien – pour me rassurer, j’ai fait parvenir à ma mémoire, à ma façon de vivre, d’être au monde – un humain comme les autres, un pays comme un autre – j’ai fait venir que ce type était italien et que la religion avait pour lui une espèce d’ampleur autre – ça a marché un petit moment et j’entendais ses mots dits par cet acteur
parfois, je les double tu sais, je ne suis jamais sûr de ce que ce sera – et puis je ne pratique qu’avec un téléphone –
on dormait mal – lourd le sommeil, lourds les rêves – un cachet, une parole, un rire quand même –
notre façon de traiter nos morts, nos vieux, nos aïeux – oublier la mort, oublier la maladie, oublier la vieillesse – une autre dimension, je disais : non, la même le monde réel, la vraie réalité
le temps passait, ce fut mai – muguet, ou retour vers le futur ou encore je ne sais plus bien, on a mis « Shadows » (John Cassavetes, 1959) – en deux fois – on a regardé le monde et le ciel, il faisait froid, un article aussi disait « depuis cinq jours, ça s’est refermé »
ah pardon, j’ai bougé
c’est à cause de la nuit – pas assez de lumière – sûrement
j’essaye encore mais c’est un peu inutile (je me dis, on est peu de choses – je me souviens de mon amie, ma tante TNPPI, elle allongée dans les jaunes à la Pitié – je me souviens, c’était en juillet – on ne va pas glisser, ne t’en fait pas, mais le coup est rude : surtout pour quelque chose qui serait de la précaution…) – je me souviens, rue du Bac le (la) fleuriste
il n’est pas question de ne pas tenir.
Courage petit Pierre
Tous ces beaux arbres (le rouge, surtout) devraient être importés dans « les parcs et jardins » de Paris que le ministre « des solidarités et de la Santé » (on avait déjà le ministère de « la Transition écologique et solidaire », la solidarité déborde à plein nez !) interdit à Hidalgo de réouvrir, alors que pendant ce temps les plages ouvrent sans qu’un seul grain de sable ne manque au rendez-vous…
On va finir par réinventer la campagne à Paris tandis que les Parisiens font le chemin inverse… 🙂
la beauté de ce monde…
quant aux vieux on parle tant de les aider que ça a tendance à suffire (bon tant qu’ils tiennent c’est plutôt mieux pour eux, sauf que quand tiennent plus… surtout quand sont pas officiellement regroupés)