vivre
ça ne fait qu’un mois – avançons voulez-vous ?
Christophe est mort comme Bashung – comme beaucoup – c’était à Brest je crois (je le croisais il y a quelques jours, dans les mots d’un de ses grands amis, Daniel Filippachi)
on est atteint, mais on vit, hier le soir était somptueux
ce matin ici il pleut – donner de l’eau aux plantes et aux herbes
mais c’est aveuglément que frappe cette saleté – il nous faut du courage et de la joie de vivre – on nous l’arracherait peut-être si on n’y prenait garde
mais il y a les amis les amours
il y a les arbres, les fleurs et les senteurs du lilas
non ça, c’est taillé l’année dernière un des pommiers de R. (et R.) (son mari, parti trop vite, trop tôt) –
ah voilà le lilas – du lilas ? du lilas ? qu’est-ce que c’est du lilas ? demandait le poète (chanté par Yves Montand) – des chansons, danser, s’envoyer des images des préparations
voilà la glycine, les bourdons, les oiseaux qui chantent, dès le matin pleuve ou vente
ici la pizza d’hier soir – ici l’arbre ce matin
la lune d’ il y a dix jours
c’est certes désespérant mais ça ne suffira pas à nous ôter la joie d’entendre les voix des enfants, des amis, des autres : on ne nous empêchera pas de vivre avec les autres et de nous embrasser (de près ou de loin, mais de nous embrasser)
c’est l’ombre du soir – non, ça ne nous empêchera pas de rire, de nous moquer de ces magnifiques « vous êtes peut-être malades » qui confinent au sublime, serinés à longueur de journée dans le poste – on éteint puis on rallume, l’abruti qui n’en sait pas plus que les autres avec ses trémolos de jésuite obscène ne convainc personne : on est là, on est vivant et ça ne passera pas
on tient, on tiendra et on gagnera.
puisqu’avez voix à entendre profitez en… barrière contre le dérapage
ça ne nous empêchera pas de vivre. ♥️
Finalement, un confinement à la campagne, quoi de mieux ? Il aurait fallu que ce gouvernement imprévoyant organise et autorise un « exil » massif vers tous ces arbres en fleurs, ces lilas ici et là, ces champs d’honneur où on ne meurt pas comme dans les Ehpad, ces bosquets sans mitrailleuses…
Merci pour les pensées vers Christophe : il faisait partie de la famille d’une grande partie des Français. On attend que le petit Chef lui rende un hommage national (sans sous-titres sur les écrans de télé) dans la cour des Invalides, il y a longtemps qu’il n’y en a pas eu ! 🙂
@brigitte celerier : oui faire attention à ne pas glisser… au besoin, dites-le on vous appellera
@Caroline Diaz : certainement pas… (bises à vous)
@Dominique Hasselmann: oui Christophe, ses mots bleus et le reste : c’est bobonne qui doit être triste tu sais (comme nous)…
Oh la belle accumulation d’images, de sensations, de bourdons et de bestioles vibrionnantes … Ces arbres légers sous l’œil dont les fleurs nous frissonnent les narines. merci.
@Philippe Girault-Daussan : merci à vous de passer…