en fleurs
avancer quand même – ici, le premier matin (un mercredi)
puis ça s’est incrusté
comme une espèce de rituel
la chance d’un temps un peu couvert l’après-midi – ça se serait imposé comme le premier (ou l’un des premiers) geste de la journée
(je ne vais pas les poser tous mais c’est un cadeau de Pâques sans doute)
tandis qu’à la radio – jour après jour – on déversait des chiffres et des peurs pour cacher la complète ineptie de ce monde dont l’un des tenants nano un affirmait qu’il était « décomplexé » – tu te souviens, oui, tu te souviens et tu n’oublies pas – les arbres eux
tentent la beauté et y parviennent – on apprend à regarder
pour garder quelque chose de l’ancien monde on a continué à se mettre à l’heure d’été – crâne d’œuf je me souviens, ses causeries son « au revoir » et ses financements –
on garde toujours nos chansons, on garde toujours nos amours
petit à petit les bourgeons
je me souviens de ma jeunesse, tous les matins noter ses rêves ouvrir une page de journal de l’‘Air Nu, la numéroter, ne pas l’intituler, attendre de savoir
et puis toujours recommencer – et lire, et rire et danser
je me souviens du « ouvrez les Yeux!/ Fermez la télé ! » (tu te rappelles ? je me souviens de la rue vide, je me souviens aussi des gens que j’ai perdus, évidemment que tout ça existe et existera puisque ça nous constitue, évidemment – hier, par exemple Hélène Châtelain) (j’avais cette image
tu te souviens – je me souviens d’Orly, et pas que le dimanche
bien sûr, oui, évidemment) mais allons, tu veux bien
(on voit le camion de l’éleveur qui travaille à la reconstruction de sa barrière) qui donc disait « tous les hommes ont les pieds dans la boue certains seulement regardent les étoiles » ?
je ne sais plus, peu importe il avait cent fois raison) – au ciel ne passent plus les aéronefs, le monde ne s’est pas arrêté pour autant et les fleurs des arbres renaissent encore – ce n’est pas de l’espoir, ce n’est pas illusion, c’est juste là – ici l’image de ce matin
gardez courage – appelez vos amis et choyez vos amours
Bon dimanche surtout hein…
oui, malgré tout, c’est un beau cadeau
merci