Oublier Paris #88 (1261 mardi 26 novembre 2019
nous avons été à Beaubourg, voilà quelques jours – depuis nous avons été à la campagne – nous avons travaillé – j’ai gardé des images de cette visite de l’exposition rétrospective de Christian Boltanski – l’homme est amusant, un artiste, on l’aime assez – les œuvres qu’on voit ici ne sont vraiment pas drôles – rares sont celles qui méritent ce qualificatif, tout au moins – elles sont présentes, on n’y voit pas vraiment de bonheur, l’art doit-il apporter du bonheur, peut-être probablement ou du moins quelque foi en l’humanité – tu peux toujours courir, me disais-je (et je m’étais mis à courir) – alors voilà, c’est au cinquième étage, à côté de l’exposition de Francis Bacon (entrée 14 euros) – cette rétrospective débute ici
pour se terminer là
puis entre temps, un certain nombre d’œuvres – des lumières
beaucoup, et des portraits – beaucoup aussi – des images de visages
des lumières encore, beaucoup (ah combien j’ai adoré les lumières)
(l’une d’elles s’éteint à chaque jour qui passe, et la nuit sera faite le jour de la fermeture de l’exposition – le 16 mars), on y croise aussi des tentures
sur lesquelles comme au suaire le corps s’imprègnent des visages – on y croise des gens (oui)
qui marchent ou qui stationnent
et, c’est l’apanage de l’humanité (cette humanité que l’art tente de décrire, de représenter, de montrer – miroir déformant au point si précis) que de penser, alors on pense, on déambule, on marche on s’assoit
devant un film qui court sur trois écrans – au loin croise un tribunal immense et disproportionné donnant l’illusion de l’existence aveugle de celle qu’il est censé servir
ainsi en est-il aussi de cette église Saint-Eustache
et des tours, au loin, de cette Défense quartier d’affaire – on croisera aussi l’artiste derrière un grillage
le point est à la trame de fer (cette oeuvre, ma préférée mais je n’ai pas tout photographié, j’ai aussi pensé – « faire son temps », tel est le titre de l’exposition) ici,une personne dans cette attitude mais sans point
penché sur le document qui recense les quelque centaines d’œuvres exposées – on croisera aussi un nombre impressionnant de boites en ferraille rouillée
on découvre le passage du temps, des images, collées, des visages, des noms propres ou pas – mais des regards
tout se termine puisque tout a une fin, dehors au ciel passent les nuages
un garçon de café (barabalakon chaussures pointues costume cintré trop serré) court après un client qui a omis de s’acquitter de son addition (nourritures terrestres, avez-vous donc une âme ou simplement et seulement un prix ?) tandis que passe le monde (caquette oreillette baskett)
on regagne le sol, on redescend sur terre – il faisait beau (un dix sept novembre)
Faire son temps, rétrospective des œuvres de Christian Boltanski – c’est à Beaubourg (entrée par la rue du Renard).
et l’adition avait des chances d’être belle…
oui Boltanski lumières, je regrette que depuis la réfection de Lambert on n’ait plus le petit escalier aux petits miroirs noirs avec leur lampes… et la promenade entre les tentures et… mais plus que drôle ou beau je trouve qu’il crée un environnement pour que les humains jouent ou vivent un moment, à côté du jour
Je me souviens d’une expo de Boltanski à « La Maison rouge », près du port de l’Arsenal (elle n’existe plus, je crois), on y voyait déjà l’île où il a installé des « cœurs battants »…
j’ai prévu d’aller à Beaubourg voir la suite mais l’entrée par la rue passante est vraiment désagréable en ce moment.:-)