Carnet de voyage(s) #111
(je ne retrouverai pas spécialement – à moins que je ne m’y mette mais c’est peu sûr – le carnet où je me souvenais de cette soirée au Pecq je crois bien où avaient été projetées des diapositives des vacances je ne sais où de je ne sais qui – certainement, puisqu’on était chez eux, de Y. et C. – un noël peut-être bien de la fin des années soixante dix) (elles étaient classées dans des camemberts – c’était l’un des fins du fin de l’époque) (il me souvient tout à coup que Y. appelait C. son épouse donc, Max) du même ordre, peut-être, ces carnets-là – on rentre, on regarde les centaines d’images collectées (je ne sais s’il s’agit réellement de collecte mais peu importe) (ou peu n’importe pas : ce n’est pas le sujet) (encore que si, mais passons parce que sinon, on n’en finirait pas) (ce n’est pas le but) (d’en finir je veux dire) – ce serait quoi, le but ? le partage certes, mais se préserver de l’oubli aussi beaucoup – laisser ça ici, laisser reposer pendant le week-end, et continuer à tenter de réussir – on a pris le train, c’était pour Milan, le vendredi on est arrivés vers deux heures, la ville était assez morte – devant la gare
l’une d’entre elles, tout au moins – des immeubles de grande hauteur – ces édulcorations contemporaines, j’adore – une ville, le métro pour trouver le loueur d’auto devant l’autre gare –
du même genre (je n’ai pas aimé Milan, j’y suis revenu ensuite, à la fin du voyage, plusieurs heures : une ville de province, anémiée hors de son centre dédié à la mode – une horreur – immédiatement deux Ferrari trois ou quatre Quatroporte (la voiture des wtf ministres) des gens vêtus dans le style lacets bleus chaussures bleues de daim pantalon bleu chemise bleu camaïeu chien merdique dans les bras – le fric parvenu à son modèle suprême : une horreur (il s’agissait de deux samedis, c’est vrai) – on est partis assez vite, vers Bologne – on a respiré (sur les autoroutes, les voitures qui filent sur des voies étroites, les camions qui foncent sur les mêmes largeurs peu importe rouler et vite – foncer – aller encore vite – aller), arriver – trouver la chambre louée la veille (cinquante euros plus trois de taxe municipale) – on a retrouvé le premier couple d’amis – on a mangé au restaurant, croisé cette boutique
portée à l’invent’hair – rue Ordeban – barbalakon – on a dîné quelque part, non loin, melon jambon pâtes – le kit – je ne sais plus le tarif, rien de prohibitif (on ne dit pas prohibitoire ?) mais du genre cinquante quand même – on les a invités – il y a eu le lendemain la visite de la ville – si jolie – rapide – ses deux tours – dans la chambre, outre des murs d’un rouge de feutre dont le goût est douteux, cette chose qui ne fonctionnait plus/pas
dehors cette porte
j’aime cette ville (un précédent voyage fin soixante dix, chez cette dame qui se nommait Franca, amie de l’ami d’un ami qui nous accueillait à 5 – cette générosité, la grande place), ses arcades magnifiques, cette fresque
les gens comme ils sont, jeunes souvent, gais parfois, cette place aux arbres magnifiques
les ocres et les oranges, les tons clairs pastels, le calme aussi et le souverain empire de la beauté – des églises, des cloîtres, des arbres, des bâtiments – et puis rien d’exceptionnel si tu veux voir
juste ces tons
qu’adoptent les arbres, les sols
des merveilles simples et justes
ravissantes, subtiles, magiques…
Voilà qui commençait bien – on a repris la voiture, direction le sud (feuilleton à suivre…)
j’aime la collection de parenthèses se commandant l’une l’autre par souci de sentiment d’exactitude et de précision, parenthèses s’espaçant ensuite peu à peu avant que le texte, grâce aux photos et aux ocres prenne son essort
Bologne est une très belle ville (et Milan ne se laisse découvrir qu’avec un peu plus de recherche… :-))