Sur le bureau #40 Carlos G. 1
Note du 19 janvier. Ici débute une histoire qui a deux mois aujourd’hui. Une histoire comme on verrait des dizaines si on se penchait sur les journaux – le pédégé du plus important consortium mondial fabricant d’automobiles (une dizaine de marques) est sous les verrous présumé avoir puisé dans les caisses d’une de ces marques pour résoudre des démêlés personnels et financiers; népotisme et autres joyeusetés – présumé innocent mais quand même – clame son innocence, de la même manière que Donald T. la sienne vis à vis des femmes qui l’accusent d’harcèlement sexuel – il s’agit de la stratégie suivie par ce type de personnages : tout nier, du début à la fin – il y avait eu quelques temps auparavant un autre, usurpateur de passeports diplomatiques, rattrapé par une patrouille (celle des filmeurs – difficile de nier les coups portés aux même pas manifestants de la place de la Contrescarpe, le premier mai dernier). Ici donc, un premier épisode de la recension des images. Spontanément, cette affaire commence le surlendemain de la première manifestation, dite « acte », de ce qui se nomme les « gilets jaunes ». Rien n’est jamais fortuit, cependant.
Méthodologie.
Cette histoire est classée par mon fournisseur d’accès dans la rubrique « people » – d’autres la flanquent en économie – et j’ai résolu – ce n’est qu’un fait un peu divers à base de fraude(s) fiscale(s), de jeux en bourse et de prébendes comme savent en concocter les puissants – tout en tentant bien de me garder de juger – trop tard, oui – de recenser les images qui sont apparues dans les pages (virtuelles) d’un quotidien (celui de référence (? wtf) et du soir – zeugme – qui paraît l’après-midi) : une espèce d’exercice de culture visuelle, disons, je pose les images dans leur ordre d’arrivée à ma connaissance (et donc plutôt chronologique quand même), ainsi que les titres des articles (ça n’a pas d’autre prétention qu’un recensement, une recension, quelque chose pour voir dans quelle mesure les choses évoluent). Reste à déterminer l’ordre – incrémentation ou addition ? Pfff…
add. du 18 janvier 2019 : Ce sera addition (36 documents).
add. du 11 janvier 2020 : près d’un an plus tard, l’affaire continue (une catégorie spéciale pendant le week-end a été créée pour suivre d’un seul tenant les aboutissants de l’affaire.
Pour le moment, on a dans le dossier 25 documents (en est apparu un hier, mais il est déjà paru deux fois – ça fera trois – c’est lui) voici donc la première
le titre « la statue de l’imperator déboulonnée au Japon » (des 19 et 20 novembre 2018) – doublé donc de celui du 11 janvier 2019 « Carlos G. visé par deux nouvelles inculpations« ) dont un dossier qui présente des images fixes d’une bande vidéo, intitulée « Quand CG .parlait de son salaire », dossier qui renferme 7 images.
Cette image est donc la première qu’on vît (l’imperator a été arrêté dans son avion – on en connait la marque, on a vu des images de gens qui montent dans un avion aux armes de la marque de voitures japonaises, jet privé – 19 novembre à la nuit – la conjonction de cette affaire-ci avec celle des gilets jaunes, factuelle et non factice, en donne aussi une bonne interprétation : Carlos est en prison depuis).
L’image suivante (le 20 novembre 2018) montre le rival de Carlos (si j’ai bien compris, PDG de Nissan motors) (forces en présence, les journalistes toujours à l’affût, l’homme salue comme il se doit nippon en diable) bras droit du précédent, calife à la place du
coup de poignard dans le dos et toute la compagnie. D’autres bruits parcourront la planète (l’affaire est mondiale – on identifiera l’espion, la taupe – Hari Nada paraît-il – Hemant Kunar Nadanasabapathy) (nombres de bruits de tuyauteries – la photo ci-dessus reprise partout).
La suivante est en date du mardi 20 novembre :
le titre « Renault-Nissan : CG. ou la chute du roi soleil » (sans doute la lumière derrière la tête est droite – est-ce une espèce de sourire ? ici on ne le voit guère sourire, c’est que l’affaire est grave – le cheveu noir, liquette blanche cravate signes distinctifs et distingués du pédégé)
La suivante, ce n’est pas lui mais son bras droit en France – la reprise en main de la marque au losange par celui-ci (atours semblables, mais visiblement l’homme est aux affaires et n’est pas d’une drôlerie exacerbée (du moins sur le cliché, sinon qui peut savoir ?) – le poil ras et très gris, ça a de la bouteille et de la poigne sans doute) : Thierry Bolloré (lointain cousin dit-on, du Vincent milliardaire ports d’Afrique), président du losange par intérim – depuis février 18 directeur général adjoint – maîtrise administration des affaires Paris Dauphine – son patron (il l’est encore -parenthèse du 13.1.19) X mine – tous deux viennent de chez l’équipementier pneus de Clermont-Ferrand) : « Thierry Bolloré un fin connaisseur de l’Asie, prend l’intérim à la faveur de la disgrâce de Ghosn«
On reprendra : « 4 questions sur la détention de CG » du 21.11.18
(plus les images arrivent, plus les questions se posent sur la réalité de ce travail, sa pertinence, son ingénuité ou les sentiments difficiles qui arrivent quand on se prend de suivre la vie d’un type (après tout, c’est juste un type) avec l’empreinte qu’il peut laisser dans les journaux – même s’il ne se s’agit que d’un seul organe) il s’agit d’un travail : l’image est de la rue, tokyoïte – je ne sais si on regarde ce genre d’images dans la rue, ici c’est non vu qu’il n’y en a pas – il semble bien qu’il s’explique. Deux registres donc : les portraits, les images de la rue. L’image du Dégé Nissan est un contrepoint : la partie adverse, disons.
Carlos est toujours en prison.
Le 26 novembre un « tout comprendre à l’affaire Carlos G. » s’illustre d’un sourire ( l’homme cependant pose devant un des engins fabriqués par la marque qui enquête sur lui – l’image a presque dix ans tout de même…)
Bonjour, bonjour… Image des jours suivants : distribution de parole
puis encore (pas de sourire n’est-ce pas : l’affaire est grave)
Fin novembre, les choses durent, et il reste en prison (ce geste, du silence à ma concentration : affûter ses arguments…)
« la rocambolesque affaire Carlos G. a connu un nouveau rebondissement » titre le quotidien, illustrant l’article d’une image datant de plusieurs mois (avril 18, le feu rouge est l’avenant – la cravate va dans le même sens).
« Le patron, angle mort de la gestion des risques » le 30 novembre 2018 – image de plus d’un an – l’homme est dubitatif (il doit mettre en doute ce qu’on lui dit, ou ce qu’il entend).
« L’affaire CG. vire aux bisbilles diplomatiques en marge du G20 » – dans un autre compartiment du jeu, quand même car l’Etat est actionnaire d’une des roues du carrosse de son altesse – l’hypocrisie de l’image tout à fait en accord avec ce qui se trame peut-être – (les charges de plus en plus lourdes sur les épaules de notre héros – évidemment, pendant ce temps-là, les gilets jaunes travaillent à la mauvaise passe dans laquelle le pouvoir s’est fourvoyé : minus déclare du haut de sa superbe des ignominies, de loin).
La suite au prochain numéro.
Beau travail, je vous tire mon chapeau ! Je ne sais pas comment vous faites pour être sur tous les fronts, écriture, images…
sous les images et les prises de parole, comparutions etc… affichés c’est tout de même je pense plus qu’un fait divers, c’est une manifestation de la coupure entre monde argent et peuples ou entreprises ordinaires et c’est la continuation de modification des puissances économiques, de baisse d’influence et de réussite des anciens pays riches (même s’ils le sont encore)
étant évident que je suis incapable de dire vraiment, clairement, ce que je tente de penser
@l’Employée aux écritures : c’est que j’aime bien les images (fixes, beaucoup) – merci du compliment…
@brigetoun : si, on vous comprend bien – mais il me semble divers, ce fait, parce qu’il ne s’agit au fond que d’une (énorme, sans doute, grossière probablement, triviale aussi certainement) erreur dans l’appréciation du monde réel d’un type (on dirait : « il s’y croit, lui ») – ce qui ne fait aucun doute en revanche et non plus c’est que pour un pris comme lui la main dans le sac, ils (plus qu’elles sans doute, mais qu’en savoir ?) ils sont cent, sinon mille à pratiquer dans le même marigot des pays riches ou pas… Par ailleurs, il faudra que je le redise et que j’étaye ce propos, mais ce sont aussi ses méthodes de « management » (aptitude à diriger des personnes humaines) qui sont ici à retenir – je l’intitule souvent Carlos Guyancourt pour me souvenir de la douzaine de suicides qui, il y a une bonne dizaine d’années, a émaillé l’actualité et cette horreur que, lui comme d’autres (on pense au Didier Lombard et à sa « mode ») ont mis au rang de la norme professionnelle. Dans ce sens, ce n’est pas un fait tellement divers, et vous avez tout à fait raison.