13 octobre 957
c’était il y a bien longtemps, je me souviens de ce moment – un quatorze juillet – j’avais pris le transistor avec moi et je m’étais allongé sur le bord du mur, dans le jardin, ici
je me souviens d’avoir écouté la retransmission de l’étape du tour de France (c’est dire l’état de déliquescence dans lequel je me trouvais), mauvaise passe – mon père mourait à l’hôpital Necker et je n’en avais qu’une vague idée, impossible à savoir, il y avait là sa mère sans doute mes soeurs mon frère peut-être pas, je vois que ce 14 juillet-là était un samedi, le lendemain il en serait de même (le temps comme aujourd’hui ne passe pas dans ces moments-là il se fige il reste là et nous sommes comme pris et entravés par ses liens, ça ne bouge pas ça ne passe pas – et vient le soir) puis le lundi j’irais au boulot, tête vide comme le coeur… Pas trop de souvenir cependant d’être passé sur le boulevard plus haut, le jour où on l’a emmené à l’hôpital (pour une greffe de rein) – pas trop de souvenir mais le voyage à Rome de Juin pour lui, je m’en souviens – sans doute était-ce l’année du premier bac (je l’ai passé deux fois vu que la première, le correcteur des copies de maths m’avait gratifié d’un zéro point cinq – j’avais du me planter grâââve mais de là à ne me donner qu’un demi point…) promenade en ville
si délicate douceur, – passé devant l’ancienne poste centrale du Louvre toujours en travaux (hôtel de luxe pour aparatchiks et autres gangsters ou voleurs) – rue Montorgueil plus Réaumur (au vendeur de rubans) puis Turbigo marcher en ville, croisé ces tas de bois
et cette inscription
certes, mais où est-elle donc, cette révolte ? dans le « nouveau » gouvernement ? pfff…
pas de ciné (dommage) lecture (Augie March – appris que le livre a été écrit à Paris) marche encore et marche… douceur du temps (tandis qu’ au loin, sous morphine…)
Bon week-end quand même
Le slogan date, même si l’inscription semble assez fraîche et l’idée a survécu…
Tas de bois : litières pour SDF, les matelas suivent.