4 septembre 918
il faudrait se promener plus souvent – mais on a des trucs à faire, je ne les fais pas d’ailleurs ou alors peu partiellement, je ne parviens pas au nécessaire, je précise à peine le superflu – la déprime sans doute due à quelque rentrée des classes ou d’autres bêtises – ce jardin coquet (penser à Charlebois qu disait « mon grand buisson ardent/…le mauve de tes babounes/te v’la telle que t’es telle que t’es telle que t’es mon amie Dolorès… »)
quelque chose du végétal qui manque, cette machine qui stationne presque comme un jouet sous le pont du boulevard des Batignolles (komboloï livré)
dans le métro de retour un demi-euro pour le chanteur qui avait accordé sa guitare bizarrement et qui chantait le blues casquette et voix à l’avenant (une espèce de série pendant le week end, il faudrait s’y mettre, comme aux carnets de voyages, mais non
– ça va venir quand même) et puis Barbara qui chante (cette merveille) Perlinpimpim dans le square des Batignolles…
(je me suis fendu d’un mail au ciclic – ici la série sur les pas en comptait huit – afin de demander quelle est cette stase dans un voyage de quarante mille kilomètres, qui tout à coup en son étape onze disparaît) (c’était après Moscou, on aurait pu craindre le pire des goulags pour les deux voyageurs : nenni, non, niet) plus rien depuis huit semaines, point de presse : on va nous donner un truc conclusif…) (faudra se dépêcher de le lire, avant qu’on l’ampute – si on a attendu, c’est pour que ce soit lu par le plus grand monde, tu comprends bien) (hum) (on est quand même content de – comment est-ce dit ? – « on nous remercie de l’intérêt qu’on porte à cette aventure » je ne sais pas, le goût de quoi retient-on ?)
il y avait presque du soleil, j’allais à dix heures à mon rendez-vous (qui s’est très bien passé, je vous remercie, mais je ne le savais pas encore) et au tabac près de la place saint germain des près (j’ai pensé à l’ancien vendeur de disques remplacé par un frusquier) une femme 70 balais, peut-être une cloche, peut-être une habituée, faisait un paquet cadeau d’une poupée, qu’elle remit au buraliste qui commença par dire « oh la la mais c’est pour qui ? » et elle « c’est pour le négro, là » et lui « on ne dit pas négro » et elle sortant de son sac à dos (celui des élèves, aux couleurs de l’armée) un jouet type revolver de star wars je suppose, qui hurle et clignote en orange
nous étions au jean nicot, nous faisions des photos, les gens buvaient des pastis ou des demis, et tout à coup le soleil et la lumière sur la rue saint honoré, l’église où on célébra une messe pour saint laurent, et la découverte du jardin, du Louvre, de la statue d’or et de l’hôtel où descendait mon grand père, entre deux guerres, entre deux achats, et dans le même temps, ma mère sur son lit médicalisé qui doucement toujours doucement et joliment
Jolie loco, on dirait qu’lle sort d’une boîte de Jouef… 🙂
qu’elle sort… (ça déraille, parfois !)