carnet de voyage(s) #104
intituler cette série comme elle l’est a quelque chose de l’usurpation – je n’ai jamais trop aimé partir de chez moi (j’en pars toujours) non plus que de me retrouver dans des terres ignorées inconnues ou étranges (étrangères je m’en fous, elles ne me le sont jamais) qu’importe – fin de saison peut-être – si saison il y a – on va partir mais on a été ranger, tailler couper remettre en ordre nettoyer obturer combler décimer de la vigne vierge et de la glycine, des fourmis en milliers et tout à coup plus personne, enfin cette affaire-là de maison de famille
ici les deux arbres (l’un quarantenaire, de Noël, l’autre plus que centenaire, peut-être un frêne) on fait avancer le bazar, j’ai lu la proposition 26 de l’atelier d’été et c’est comme si je l’avais déjà écrite au 25 – le passage sur les voies de chemin de fer n’est rien d’autre que la ville comme elle est – ça n’a pas d’importance, j’avance, dès demain (après un texto qui m’appelle Dominique et qui me rassure à peine sur l’état du pays) on aura préparé les sacs, les billets la réservation du taxi (58 e quand même) et on s’en ira – sans connexion, d’une certaine manière, voulue – et on sera de retour plus tard, vers l’onze d’août – ici il y avait ce petit cerisier
ce minuscule rosier
et la star, le figuier qui croît accoté à son mur
une chaleur très étrange des moissons déjà terminées et des champs un peu chauves
si belle lumière
dans les tons du soir
contrechamp
c’est bien la lune, un peu plus qu’à moitié, à la nuit la maison et sa lumière d’août (pas encore mais presque)
mais avant ça, on avait droit au ciel
plus proche plus loin
alors à bientôt
lecture de La maldonne des sleepings (Tonino Benacquista, folio noir) Paris-Venise en train (Galileo) et retour (rappel des souvenirs d’enquêtes)
au cinéma Le cercle des lecteurs de Guernesey (et du gâteau de pommes de terre) (Mike Newell, 2018) apologie de la lecture, et de l’écriture (film du dimanche soir – comme on disait dans le temps) (sans plus)
l’ombre l’infirmière qui met sa blouse verte jetable son masque, ma soeur « je suis allée prendre un café » tu as bien fait, un nouveau portable aussi et un nouveau site, les choses qui changent, les filles en vacances, trop de chaleur trop de solitude aussi parfois
« Il est bien, je le prends » dit-il. Parfait : pour un peu je téléphonerai à PP pour le lui annoncer, mais elle n’est pas là. Dehors, les hirondelles au ciel eh oui, et plus loin, les bleus et les jaunes de cette plage de béton et de bitume qu’on voudrait nous faire prendre pour une lanterne
à marcher dans les rues, à attendre en lisant, le téléphone « votre offre… » portable, « … vraiment très élaborée… » : un nouveau est arrivé, qui va permettre de prendre des photos « les photos, oui, c’est bien » dit H avec son sourire, le maniement des sites, les administrateurs, les webmestres « vous avez un webmestre ? » me disait FC hier, « oui, mais c’est une webmestre » dis-je en riant, les professions, les livres, la nuit, et elle qui s’éteint doucement
merci pour cette lumière
et bonne chance de voyage (vous n’allez pas en Grèce ?)