Atelier 18.25
25.consigne : mise en questions, 1
de l’accumulation de questions sans réponse comme sauter au travers du réel et lui donner porosité
d’abord ce signe je ne l’aime pas je m’en garde je le déplore et je le jette il y a aussi le point virgule je l’aime bien je me demande si l’apostrophe est un signe de ponctuation et j’oublie. J’ai dressé la liste des questions posées dans les précédents épisodes et j’en ai profité pour en intituler certains. Mettre la musique à tourner et attendre que ça vienne. la détestation des phrases sans sujet sans verbe et sans complément ne rien en attendre ne rien devoir en dire et laisser reposer le truc en attendant que ça vienne mais ça ne vient pas. Point. Il y a de quoi se révolter et faire le point. Alors les chansons et le travail et le territoire oui mais on ne mange jamais dans ces affaires-là.
La tartine de pain beurre sel et poivre sur le pont de la gare il y a longtemps dans l’espace et le temps mon grand-père et le rire est-ce que c’est un signe de ponctuation aussi. Tourne la musique et le temps qui passe et les images qui s’ensuivent les chansons sont jolies les gens le sont moins et l’amour le sexe et le reste on en fait quoi. L’autre manière serait d’écrire normalement puis de gommer ensuite ces points d’interrogation à la con. Ca nous serait de quelque chose. Le type est l’adjoint du directeur du cabinet (le bien nommé) (les parenthèses ça compte) (comme les tirets) du président de la république et il cogne comme un abruti sur des manifestants du premier mai ça rappelle quelque chose comme le premier mai de Bouarram on en parlait tu te souviens. Tu te souviens. Le jour où le secrétaire d’état au numérique a annoncé son homosexualité tu te souviens. Tu te souviens. Les exercices où on prend un type quelconque qui passe et on lui attribue quelque chose comme le pouvoir de faire avancer ce qu’on est en train de dire. Tu te souviens. Et les moeurs des uns et des autres on en a quelque chose à foutre. Ou pas c’est une affaire de question à se poser. A poser tout court. Il fait chaud. Moondog continue sa litanie. Je ne suis pas complètement sûr qu’elle soit de lui d’ailleurs mais ça n’a pas d’importance. Il est mort. Il se tenait au coin d’un rue et d’une autre à New-York dans ces années-là ces années qui ont vu grandir en soi la nécessité de faire quelque chose de sa vie mais pas seulement des enfants ou des prolongements de soi-même mais quelque chose de vrai et de sincère comme l’écriture
(addenda 10.37 : à Tunis aussi les taxis sont jaunes
). Ou la photographie. Ou l’écriture sur la photographie et quelque chose qui aurait à voir avec l’illustration de son propos par des images qui n’apporterait qu’un peu plus de sens à côté juste là ce serait juste là et on effacerait ensuite les traits d’union les virgules les points-virgules cette affaire de l’orthographe faut-il être con pour s’y vautrer je te le demande et tu ne réponds que peu rarement mal à côté tu t’en fous tu laisses aller les choses tu t’en fous complètement l’important c’est ailleurs mais où tu ne saurais jamais le dire tu ne saurais et d’ailleurs comme d’habitude tu t’en fous. Il y a quoi d’ailleurs dans l’esprit qui te traverse. Qui me disait « il ne joue pas le jeu » c’était le gardien et c’était elle ne joue pas le jeu en parlant de la voisine du dessus qui ne fermait pas ses robinets et la fuite qui inondait – qui inondait remarque bien c’est fini – qui inondait le couloir de la salle de bain mais c’est fini on a cessé d’éponger on en est arrivé au point où tout est égal simple et tranquille il fait beau sur la ville il fait doux la guérilla et la zone franche le temps est au calme mais attention aux orages qui ne cessent de s’accumuler tout au fond de la mémoire. Là-bas mauvais comme le temps quand le temps est mauvais. Il n’est pas nécessaire de mettre une scène de lit dans un film pour en faire un navet. C’est de l’écriture automatique ou quoi. On attend que le film se déroule devant nos yeux rieurs et on sort en mangeant des biscuits. Ce n’est une expérience tellement intéressante mais ça a l’avantage de faire prendre conscience laquelle conscience est là depuis toujours malgré tout que la ponctuation a quelque chose à voir avec notre propre respiration et notre rythme et notre vie et notre amour de la beauté mais notre haine de l’humiliation. L’exemplaire de Souvenir de la maison des morts que j’ai acheté chez ce soldeur à la con de la rue de l’atelier est mal imprimé trois euros en même temps
et ne fait pas apparaître les accents ou mal ou peu ou les tirets ou mal ou peu. Le bagne ce serait d’enlever toutes les majuscules et tous les points et les accents et on s’en fout du lecteur mais on n’écrit pas que pour lui on lit aussi imagine toi et ça fait chier quand il manque des accents et que le sens s’échappe ailleurs on perd le fil on fout le livre dans le feu. Il n’y a pas de feu et le monde est beau comme les chansons qui le dépeignent un doux parfum qu’on respire une vieille photo de ma jeunesse mais oui madame et toutes les fadaises de Trenet si jolies pourtant et qui balancent avec quoi se donnait-elle du plaisir cette bonne, là je ne me souviens plus mais enfin il y va parfois quand même assez directement le bougre de fou chantant. Ce n’est pas mon préféré. Il est tard je vais aller travailler mais dans quelle position me suis-je mis pour en arriver là
24 tu as faim ya amri ?
était-elle dans une serviette ?
est-ce bien ma place ?
23 ce n’est pas non plus sa fonction alors pourquoi cette hypocrisie ?
tu te souviens, le coup de surin dans le ventre, au soir de la première nuit blanche ?
la gauche au pouvoir une première adjointe élue du quinze, où va-t-on chercher tout ça ?
il fait beau sur la ville ?
22 l’argent va à l’argent, avancer et comprendre, plus jamais ça ?
le travail, c’est donc ça ?
21 20 19 tout le contraire du travail, tu remarqueras, non rien je ne fais rien, je passe, je regarde et je m’en vais – tous les jours ? – tous les jours, tous les jours…
le temps qu’ils passent pressés et affairés (à quoi ?)
18 la musique la chanson on n’en finirait pas et pourquoi en finir ?
peu importe non ?
17 expliquer quoi à qui pourquoi faire ?
16 vingt deux heures départ Paris Nord, était-ce encore Constantinople ?
comment dire ? – bien finis, léchés, écrits ?
où commence la calomnie où s’arrête l’indigestion ?
tu ne peux pas te retourner, dis-tu, et pourquoi ça ?
comment ça, il faut que tu comptes ?
as-tu remarqué que altitude et latitude ? comment ça tu t’en fous ? tu te fous des mots à présent ?
16 mais qu’est-ce que c’est que ce travail ? une imposture, juste une imposture, vous voulez un gâteau ?
mais elles y seraient prisonnières alors?
il se trouvait dans la bibliothèque derrière le bureau, mais à présent ? pas de nouvelle et alors comme ça, tu essayes de le refaire donc, c’est ça ?
15 qu’est-ce que ça peut bien me foutre après tout ?
13 ces hlm peuplés pour la plupart par des gens de confession (confession ? kézaco?) juive, on y peut quelque chose ?
12 dans « l’Assassin habite au vingt et un » ? ou dans « Quai des orfèvres » ?
11 est-ce un travail ?
J’y parvins, mais ici, quelle utilité ?
10 stop
oh le presque contestataire, ai la primeur cette fois encore… (sur le site plus trop le temps de lire ces jours-ci) et saveur de ce qui en sort
et j’ai retourné mes phrases pour éviter d’être contestataire, puis j’ai supprimé les 3/4 parce que pas courage d’en copier davantage à l’orée de la nuit
mais n’avais pas pensé à cette série de questions reprenant les précédents textes – bravo
@brigetoun : il n’est pas paru sur le site… (on verra bien) (encore merci) (par ailleurs je ne comprends pas le formatage de ce billet – trop serré etc… désolé…)