7 février 710
ça va encore, c’est beau
faudrait pas que ça dure trop non plus (jamais content non plus non)
je m’en suis encore affranchi avant d’en avoir fini, mais j’ai de la peine, j’ai du mal, mes jambes mon dos, tout ça
on se croit dans un univers composé et de noir et de blanc, c’est tellement plus simple
les bruits eux-mêmes cessent de nous blesser, j’ai marché un moment, sac au dos et tristesse en tête parce que plus personne n’existe dans cette histoire des années cinquante – je suis en pleine nostalgie mélancolique – ou l’inverse – et les ans sur mes épaules sont si lourds, comme une impression de se tenir sur le sol et que des empreintes y resteront tant et tant – ce pays, cette ville, cet air, ces bruits, ce ne sont pas les miens, ces rues n’ont rien du Belvédère ou de l’avenue du Théâtre romain, au bout de la rue il n’y a pas la plage et derrière les rochers, non, ce n’est pas chez moi – nulle part, ce n’est chez moi
sauf ici, les arbres et la neige – ici ce sont ceux qu’on voit au printemps
je vais te les chercher,les voilà
il fera jour plus tôt, vers six heures et demi, les vieux types iront se baigner dans la mer, tu verras
puis plus tard, ils en reviendront
sur Internet « Puisqu’on vous dit que c’est possible » (Chris Marker, 1973) la prise du pouvoir par les ouvriers de l’usine lip
on se souvient de ce type-là (Georges Séguy) en plan américain ?
sommes les survivants…
restent mémoire (en sélectionnant) et imagination
J’ai lu récemment que l’usine Lip de Besançon (près de cette belle boucle du Doubs) allait relancer sa production. Charles Piaget (qui avait aussi un nom de montre !) devrait être content.
Oui, la neige transforme tout en noir et blanc : c’est un retour dans le temps des débuts de la photographie, flash-back qui ne coûte rien et nous repose des tulipes à la Koons (entre autres) !