Six douze six cent quarante huit

hier matin il n’était pas si tôt mais lorsque le train a démarré de la gare du nord (sept heures 21 je crois bien) il n’avait pas de lumière, c’était quelque chose de féérique

puis ça s’est allumé, la congélation a commencé (chauffage, non merci) (il y avait quelque chose comme une avarie, le monde était diffus, je me suis souvenu des départs avec le premier rer, ou des comptages de la gare de Lyon – on embauchait à 5 –  cette espèce de goût un peu amer dont dispose le travail quand il est rude et sévère, à peine avait-on dormi trois heures qu’on se levait, rendez-vous 3h15 à Nation, l’autobus, la Vache Noire à 4 pour compter les autos par moins sept puis sous la neige – on pense au biais ? non, merci – et puis voilà le tarmac

une première fois, il commence à faire jour puisqu’il doit être huit heures quelque chose, les gens tirent leurs valises, un certain nombre de retraités heureux de vivre, qui blaguent, des asiatiques avec masques, la police à trois reprises, le tarmac une autre fois (quelques secondes plus tard, c’est à peine si l’autobus a avancé)

c’est dommage, sans le point – plus le temps passe et plus mes yeux pleurent, j’ai consulté mais ils pleurent toujours, et j’ai vaguement l’impression que l’appareil souffre d’une espèce de mimétisme – je ne vois plus clair, le matin, c’est terminé, c’est à peine si je marche droit, le matin j’avance toujours par pure entêtement ou bêtise, je ne sais plus, toujours est-il que demain je m’en vais, back in Paname dimanche, quelques jours ailleurs – carnet de voyages(s) si je peux, demain s’il fait doux, demain

(ce matin je me réveille j’entends « le New York Times annonce la mort de l’Elvis Presley à la française » et je me dis que les étatzunien comme d’habitude n’ont sans doute rien compris à la prose du Jean d’O. Mais il y a juste eu de ma part  erreur de casting…)