Carnet de voyage(s) #100
(cette coordonnée des carnets de voyage(s) ça a quelque chose d’insupportable) c’est le lendemain, mais comme le temps passe vite (ailleurs, le temps passe, mais stagne : ici il passe vite, on se lève tôt – café biscuits : l’Italie ignore avec superbe le petit déjeuner – prima colazione – on s’en fout complètement, on irait presque même jusqu’à manger un croissant aromatisé à la fleur d’oranger, c’est terrible…) il fait jour mais déjà sèche la veste
c’est cette propreté qui est à l’honneur (je l’ai doublée, comme la suivante, peu importe) : on se penche, et de sa fenêtre
sans doute ce soir il pleuvra, mais pour le moment, il fait doux, beau, les rues regorgent d’un monde joyeux mais trop nombreux, on passe on double on marche, on aime marcher (hein oui) la place des Martyrs (il y a là quatre lions, #320 puisque le #319 est avec Chris Marker)
l’un debout à quatre pattes, l’autre sur le flanc presque terrassé, le troisième de face à l’article de la mort, le quatrième transpercé d’une lance… la même place par le robot
au sommet la Vertu des Martyrs napolitains, c’est beau
on descend vers la mer, on passe par le cloître de quelque église
et sa fontaine au lion (#321) (on est gâté pour ces félins) le calme extraordinaire dans ces lieux (le même mais de l’autre côté du cloître)
à deux petits pas de la vie fulgurante de la ville
santa Maria Nova, il me semble, un couvent, des moines sans doute, on en vit un (sans image)
(raccord dans l’axe) tour probablement hôtel (je vais aller voir) (« Ambassador » à partir de 100 à 400 euros la nuit) (bof) on avance vers le bord de mer, la petite Espagne
dans le cloître toujours ces deux mouettes,
cette rue qui nous rappelle l’homonyme emprisonné au Brésil, le monde qui bouge, encore, les mobylettes scooters voitures autobus camions une vie qui trépide même si le jour est férié (il s’agit de l' »Immacolata » en l’honneur de la vierge Marie (la seule d’entre nous préservée du péché originel, quand même) – on passe, tu sais comment c’est on regarde on cherche un colifichet à rapporter quelque chose de joli peut-être) (ce sera pour demain, mais on ne le sait pas encore)
on croise le merlan Gino Romano (l’art de la coiffure, ah voilà : nous sommes dans le quartier espagnol, toutes petites rues, grand immeubles sept étages, si accueillant – on se souvient cependant que le lieu avait quelque chose d’un peu difficile voilà vingt ans) on mange un baba au rhum (un euro, frais) on parle un peu ici ou là, on regarde qui se trouve là, sans image – elles sont toutes floues… – et puis on a essayé d’aller voir cette statue-là
mais la chapelle (San Severo je crois bien) était prise d’assaut par des centaines d’autochtones ou pas, on a décidé de revenir demain, (en rouge, sous cette image d’un christ (voilé, donc) je pense : le point rouge indique « voi siete qui » – « vous êtes ici » allons donc…) (dommage, une merveille je crois bien) (une prochaine fois sans doute…) pour voir si, on verrait on reverra
il y avait dans la rue ce type qui jouait de l’accordéon, qui faisait une sorte de manche, bon voilà la police
non, tout est assez calme sur ce front, il y a des milliers et des milliers de gens qui marchent, empruntent Spaccanapoli ou via Tribunali ou la troisième parallèle, là, par là, on va cesser de se promener, on verra demain, on verra… On a rejoint la place san Domenico Maggiore sous la pluie où on a bu un verre de vin on a dû manger quelque chose aussi (rien de spécial vraiment) puis on est partis se coucher, dormir, rêver, dormir
on se moque de la prima colazzione mais tout de même un café stretto et un des petits gâteaux proposés
et merci de nous emmener à votre suite
Il est normal que Cesare Battisti ait déjà une plaque de rue à son nom… En France, on ne parle plus de lui (à part l’épisode raté de sa « fuite » du Brésil.
Beaux lions à tous les coins de rue : monsieur Zavatta serait content avant qu’on supprime la présence de tous les animaux dans les cirques ! 🙂