Deux neuf cinq cent cinquante et un
je me souviens que voilà (je compte, si tu permets) quarante huit ans, dans les premiers jours de septembre comme aujourd’hui, je descendais la rue pour aller nager dans cette foutue piscine qui se trouvait derrière la maison de la culture : j’avais derrière moi les deux mois de travail à deux francs quatre vingt neuf l’heure, balayage de l’extension plus nettoyage des rampes de néon plus comptage de pneumatiques plus répertoire au kardex au premier étage des bureaux. La plaie. Quarante quatre heures par semaines – les 4 supplémentaires du samedi enchéries de vingt cinq pour cent (je compte si tu permets) soit trois soixante et un – je pense que je devais être à la tête de (je ne compte pas, je me souviens) près de mille francs (j’ai la mémoire des chiffres : 880 et quelques, on (était-ce ma mère ? mon père ?) m’a ouvert un compte à la banque nationale pour le commerce et l’industrie de la rue des trois cailloux (whar the fuck!)). Et j’allais nager.
ce qui reste des outils de la maison brûlée (parmi eux, quelques uns qui sont tout ce qui me reste de ma mère) (le fond est fait d’une wassingue, que je dédicace particulièrement à mon ami Lucien Suel, lequel déclamera quelques poésies beat vendredi 21 septembre, à 20 heures, aux Instants Chavirés du 7 rue Richard Lenoir, Montreuil sous bois métro Robespierre : à ne pas manquer) .
Cet été, ça a été. Il a fait plutôt beau, on ne s’est pas baigné (je veux dire moi – ce qui fut source de reproches, mais pour ce qu’on en a à faire -pour le reste, on s’est jeté dans des cours d’eau à 10 degrés etc.), on a fait du bricolage, des promenades, des escalades même, mais pour les carnets de voyage(s), le journal prend tout le temps, tant pis, il s’agit d’un autre calendrier. Les champs
parfois rarement la pluie, back in Paris où le monde s’est engouffré (bermudas/bronzages tonguettes/rires des enfants/lunettes de soleil/courses/livres/cahiers/on va se coiffer), je me souviens des fleurs de TNPPI je n’en pose plus guère, c’est ainsi que va le monde, dans les rues on voit ces numéros de série
on est peu de choses, pas vrai ? (c’est rue du faubourg Saint-Martin, où le cuisinier regarde cette vieille femme). J’ai continué mon chemin, ce n’est pas tellement que j’avance, les mails restent sans réponse et le truc stagne (mais j’ai appris il y a peu que toutes les minutes, sur cette planète absurde, soixante et onze avions civils décollent – ce qui fait chaud au coeur, ainsi qu’au climat) (ça aurait pu faire un J’asq mais non…) : je ne recule pas non plus.
« Wassingue », oui, beau mot à essorer, un ustensile de ch’Nord (un ustenSuel)… 🙂
Ces quelques outils posés sur une wassingue fatiguée forment un touchant reliquaire. Merci Piero.
@Lucien & Dominique & brigetoun & & & & : merci de vos passages, vos mots, vos attentions… toute mon amitié