Pendant le weekend

Oublier Paris #67.3 (Daguerre impairs)

 

(je vois que la réalisatrice est fêtée -hors compétition- à Cannes cette année comme la précédente d’ailleurs – ce n’est (à peu près) que justice- à l’occasion de son nouveau film, je me souviens de l’appel à contributions pour le produire d’ailleurs, ce genre de scandale, le cinéma a de ces errements, l’argent ne va qu’à l’argent, et le sourire du délégué général, j’adore ça) (tiens je te remets cette image-là

sais-tu pourquoi elle m’évoque Claude Berri, son père dans les manteaux de fourrure de la rue Poissonnière, et de loin en loin, le père d’Edgar Morin ce fameux Vidal et ses chaussettes de Troyes ? Moi oui. Je le sais : c’était la bibliothèque de la maison brûlée qui recelait ces ouvrages les uns des autres à côté le Fritz Lang et le Melville de la petite collection des cahiers et d’autres joyeusetés) (j’aime lire sur le cinéma, ça me vient des années de la bibliothèque Jacques Doucet en bas de l’institut d’art et archéologie – je vois qu’elle n’existe plus là mais sur la place du Panthéon, est-ce la même ? les livres bougent, les humains aussi, seuls les arbres…) (comme passe le temps passent les semaines et sous le pont Mirabeau coule la Seine)

on aura dix neuf objets (on remercie encore Anne Savelli de nous avoir donné son « Décor Daguerre«  (les éditions de l’Attente, 2017) – qu’elle soutient, d’ailleurs, bientôt, à la bibliothèque Robert Desnos, de Montreuil sous bois le 8 juin si je ne m’abuse, on en reparlera) on a posé le concert d’Antonio Zambujo, au Colisée de Lisbonne (2013), et on a embrayé dans la rue, avec les deux parfumeurs, Marcelle et Léonce, du Chardon Bleu (mais ils étaient de l’autre côté, on s’en fiche) pour commencer au coin de la rue en impasse, de ce côté de la Daguerre, nommée Deparcieux (c’est joli, ça)(de son prénom Antoine, matheux)(la parallèle vers l’ouest est nommée Fermat – Pierre de – matheux, tsais son théorème tout ça)

une boulangerie (« Le Fournil », simpliste), le type à droite cadre se retrouve gauche cadre pour le déménagement (de père en fils, j’imagine) au téléphone

c’est au 71, un peu loin du compte, et puis une telle enseigne ce n’est pas un commerce où on entre tous les jours non plus (c’est heureux) continuons

une boite de nuit (champagne entraîneuse piano bar strip tease) discobar (wtf ?) piano resto, à l’ancienne ? je me demande, « Express 14 » probablement une faille spatio-temporelle (mais qui propose tout de même des « heures heureuses »sensiblement contemporaines) (faudrait aller voir, à l’autre bout de Babylone…), mais voilà qu’arrive l’hôtel

Tipi (peuplé d’indiens, probablement) (68e, cour intérieure etc)(wifi) nouvelle mode (double oreillers etc) deux étoiles, ça va aller, le suivant est un immeuble sans doute de rapport

sans doute bureaux de rez-de-chaussée, bacs à fleurs malingres, lampadaire inclus, une entrée de garage, voisine d’un établissement « Augustin » (à agonir, je pense)

(un service voiturier, une dénomination « bistrot » de vieilles enluminures àlak, un service probablement hors pair comme la facture sans doute – on s’embourgeoise, on met deux verres de forme différente l’un pour l’eau l’autre pour le pif à 40 la bouteille, ça va bien le plat du jour, tout ça) qui côtoie une agence immobilière -jusqu’ici tout est normal – l’un sans l’autre ne va pas –

on aime la découverte de la « cour arborée » (argument de vente imparable) le type au béret canne qui avance vers son destin (moins fort, comme aspect commercial), on hait un peu l’enseigne mais qu’y peut-on ? passons, avançons, on était au soixante dix neuf, nous voici au quatre-vingt un

« le temps du yoga et de la relaxation »  (cours de hata yoga)(posture respiration relaxation) (on n’en finirait pas de détailler) rideau de fer, jeu de mots

(dans le cercle vert, je ne sais si on aperçoit le « Cé » magnifique) « Cé pour vous » donc, Création artisanales (j’ai vaguement l’impression que ça s’est (Cé?) transformé en bureau, mais qu’importe ?) c’est juste en face de la résidence de la réalisatrice installée là depuis un an avant, sur un autre continent, ma naissance (jt’en parle même pas), ici ce sont les bureaux de la société Tamaris (je crois que j’en déduis ça) (il s’agit de la maison de production qui oeuvre à la mise en place des films de ladite Varda Agnès – et de son moitié Demy Jacques)(ah non, voilà qu’elle est au 88) (mais on ne trompe pas trop le robot non plus) (d’ailleurs son « vrai » prénom est Arlette comme la soeur à Berri Claude) (enfin je crois)

on aura droit à la « PREMIERE PATISSERIE RAWVEGAN DE PARIS » rien moins. Une vague nausée ? (j’apprends à cette occasion, le mot de « crudivorisme » qui me ravit). Allons, allons, voici l’artisan rempailleur et tapisserie Neves de meilleur aloi (?)

décoration, présent ici depuis bien longtemps,de l’autre part de la porte d’entrée du 85, un restaurant italien dénommé « La forchetta »  en fait une pizzeria comme une autre (il en faut, la voilà – ardoise menu etc.)

puis encore un ? Allons-y, « bulles de salon » librairie de bandes dessinées (on pense à quelque chose qui voudrait que cet art – le 9 je crois- se hisse au rang des autres, et parvienne à cette distinction) (le jeu de mots n’est pas exactement réussi, mais on ne fait guère que ce qu’on peut) (les trosi autochtones -à moins que ce soient des indigènes – sont tous suspendus à leur portable, il ne doit pas être loin de midi, « alors t’es où? »…)

c’est intrigant, non, cette posture ?

regard caméra chaussures rouges fusée Tintin OAMSLL et autres, ce doit être une manie – c’est dehors qu’on téléphone –

avançons, voici l’épicerie

l’épicier de Djerba du « Daguérréotypes »- il est en haut de l’affiche je crois bien

à côté de sa télé (il me semble) (mais on informera on infirmera ou abondera peut-être), et un autre restaurant

ardoise itou, probablement un peu plus « bistrot » mais enfin en voilà trois à quelques mètres de distance, on ne mange donc jamais à la maison ? ce sont des moeurs, spéciales peut-être, contemporaines sans doute, et puis pour finir cette hideuse construction bien de chez nous

ce vert, ce marron, cette texture type dix étages de faïence de salle de bains (là oui envie de gerber), avec en bas au rez-de-chaussée, le lit d’un sans abri

et un regard caméra, en prime.

J’en termine, mais je pose ici les images de la bouchère et son boucher

la coiffeuse et le mari de la coiffeuse (et leurs enfants je crois bien)(j’emprunte ces images à Claude Enuset, qu’il en soit remercié)

le tailleur et la modiste

les deux de l’auto-école

et pour les autres, mes excuses, je ne les ai pas trouvés : sans eux tous, point de film (et quel dommage c’eût été…).

Avec mes compliments.

 

 

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3 Comments

    Devant la librairie de BD, normal que les humains se retrouvent ici, par la grâce d’une certaine technique – en Allemagne on ne peut même pas déchiffrer les enseignes, leurs robots sont plus conséquents… – avec des bulles à la place de la tête. 😉

  • Je trouve comme un air de famille à la bouchère, la coiffeuse et la modiste : un effet de mise en plis probablement.

  • @Dominique Hasselmann : ces gens-là sont méconnaissables…
    @L’employée aux écritures : on avait vingt ans et ces façons de mises en pli avaient quelque chose d’une sorte de reste des précédentes, comme si mai 68 n’avait pas eu lieu…
    Merci de vos commentaires