Neuf un trois cent quinze
ça ne change pas grand chose, après tout, mais je me suis dit je n’ai rien entendu, c’est bizarre, encore que je prenne pas trop le temps d’écouter la radio (je hais la propagande comme le prosélytisme) mais donc on n’en parle pas ? n’importe je colle là cette image (je ne crois pas m’en être servi
car j’étais encore au journal, là-bas, et j’avais posé plutôt un rectangle noir – si je me souviens, je ne suis pas allé voir – s’il y a bien un truc qu’on aime avec ces nouvelles technologies de l’information et de la communication, c’est cette faculté mémorielle qu’elles nous permettent d’adopter – quelque chose de très certainement illusoire, mais tout de même assez pratique) (j’y vais) eh ben si je m’en étais servi (le lendemain; c’était un jeudi; le lendemain encore, vendredi, je me souviens que toute la journée, j’étais resté dans la maison (brûlée depuis), à entendre à la radio, les restes de la traque des assassins mêlés à ceux de la prise d’otages de la porte de Vincennes, sortir ensuite dans les rues avait un goût terrible, comme si n’importe quoi pouvait se produire, ce qui se passa le 13 novembre suivant, vers neuf heures et demie du soir, trois cents mètres plus bas pour une part) et je me souviens quand même, Honoré et les autres, punaize cette haine…
Je rentrais du cinéma et je n’ai pas pu rentrer chez moi, ce 13 novembre-là, dix minutes après la tuerie du « Carillon » et du « Petit Cambodge ».
Ta photo, c’est rue du Faubourg-du-Temple ?
j’étais dans le train et tous hésitaient à en parler ou y penser en silence
@Dominique Hasselmann : exactement… merci du commentaire
@brigetoun : merci du passage – on se souvient toutes et tous de ces moments