Huit douze deux cent quatre vingt
(la maladie : tousser, moucher, frémir) (aspirine vitamine citron chaud miel) (je fatigue gravement) je suis allé voir TNPPI, je me dis je marche, je suis en avance, la rue du Bac (je les aime tant, les bacs), le pont, le jardin, je suis fatigué, ma casquette je dois aller chez le coiffeur, j’éternue, j’avance, il n’est pas si tard (moins le quart)
(ce travail m’étreint, je sais bien qu’il faut avancer, je suis allé faire des tris, des mails, je suis revenu, été chercher le « Enigmes et complots » de Luc Boltanski (2012) et puis j’ai marché), au ciel passait un aéronef
on le voyait à peine, je me souvenais de mes trois ans (ou quatre, allez va) où voyant passer au ciel ce type de vaisseau je lui faisais signe en criant « au revoir Doudou » (ainsi nommais-je et nommé-je toujours TNPPI), soixante années plus tard, au ciel passent les aéronefs, je vais la voir, recroquevillée dans son lit, mes soeurs aux cheveux blancs, je passe, je donne
je pars, je trébuche, je marche je ne rentre pas chez Delamain, est-ce au Palais royal, oui, métro gratuit, je change, je rentre, je lis, j’ai fini ce livre d’Emmanuel Venet (le héros est atteint du syndrome d’Asperger – maladie qui l’oblige à l’obsession, ici du scrabble et des accidents d’avion) (« Marcher droit, tourner en rond » chez Verdier) c’est drôle, grinçant, assez misogyne, terriblement vrai souvent, brr… je me dit en m’en allant que si la maladie me terrasse il me restera toujours la possibilité de, de moi-même, mettre fin à mes jours, mais lorsque je vois l’état de mon amie, j’en tremble encore
l’homme nu, lui, tel qu’en lui-même, reste une statue, de pierre, évidemment, au ciel (champ) il y avait l’astre éteint
une atmosphère délicate, polluée peut-être, « c’est l’hiver à San Francisco » dit la chanson (idiote, je crois me souvenir, je ne sais plus, ce type, Nicolas Peyrac ? ça te dit quelque chose ?) (1975) et le contrechamp
beaux miroirs de fin.