Pendant le weekend

Dix douze deux cent quatre vingt deux

 

 

C’est probablement un problème grave de scrupule qui se pose toujours quand on tente de rendre compte (c’est quand même beaucoup dire) de quelque chose qu’on est allé voir, un après-midi une fin de semaine en passant par l’Alma, le pont, l’église aux coupoles dorées mais qui semble inachevée (semblable à cet immeuble qui borde la bassin de la Villette, ceint de toutes parts de linéaments de plastique marron -ici ils sont blancs- qu’on tente de gommer avec de la couleur la nuit : un goût contemporain…), on entre au musée en passant par dessous, immense charge contre l’élégance (plus le temps passe et moins je souscris à la mégalomanie de cet architecte), on entre par le jardin, on a pris le chemin par la fin ( trop de groupes, de monde, de bruits peut-être) mais je ne commence que par la période disons contemporaine (l’histoire, cette histoire des africains-américains (on doit dire ça, semble-t-il), des noirs des niggers negros blacks des gens qui sont tout autant sur terre que les autres, cette histoire-là commence bien avant, et l’esclavage et les champs de coton, et l’horreur absolue nommée traite).

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Madame Rosa Parks – identité judiciaire, pour s’être assise à une place réservée aux blancs.

Ce dessin d’Elisabeth Catlett :

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qui porte ce titre :

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Il y avait eu cette nomination :

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Madame Jane M. Bolin (« frist negro woman judge » dit la légende -tu vois comme la légende parle bien) : j’aime son sourire. 1939.

Il y a tant à dire. Les états unis d’Amérique ont élu à leur tête il n’y a pas un mois un type soutenu pour le ku klux klan : 2016. En ce temps-là, les outrages malgré la fin de la ségrégation (1964…) étaient légions…

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Nous autres, dans les années soixante, avons eu notre part – je pense au 17 octobre 1961, c’est toute ma jeunesse, je pense à Patrice Lumumba (c’est qu’ici, souvent, je ne parle que de moi). C’est toute ma jeunesse aussi : je n’avais pas dix ans, mais je me souviens de l’assassinat de John Kennedy, qui a plongé ma famille dans une sorte de stupeur. L’assassinat de Martin Luther King, pasteur et non-violent : la stupeur a été différente, je me souviens, je n’avais pas quinze ans (assassiné le 4 avril 1968).

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Aujourd’hui, je revois ces photos

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(celle-ci n’est pas dans l’exposition) : la sensibilité aux paroles de King qui transpire du visage de ce président a quelque chose d’étrangement convaincant (mais aussi rien n’est simple :LBJ a aussi, en 1964, promulgué le Civil Rights Act qui abolit la ségrégation vis à vis des Noirs dans le pays : ce n’est que légal, certes mais c’est un vrai début…). Lorsque ce pasteur sera tué, par balle dans la gorge, ce président n’assistera pas aux funérailles

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d’autres chats à fouetter au Viêt Nam fera-t-il savoir. Au bureau fédéral de renseignements, à l’agence centrale de renseignements où règnent ses hommes-(plus ou moins)lige, on ne sait rien : on agit, voilà tout.

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Angela Davis (qu’on salue, toujours parmi nous) recherchée pour meurtre et kidnapping, signé John Edgar Hoover (1970).

Il y avait eu ceci en 1968

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Dans l’exposition, on voit aussi quelques images de Michaël Jackson, sa toute prime jeunesse puis l’âge adulte, cette façon de se blanchir la peau. Et aussi de nombreuses photos de rue, anonymes, comme celle-ci

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Tout est dit.

Des choses qui blessent

En sortant, la passerelle mène à la rive droite, la tour Eiffel et la fin du jour, les touristes cannes à selfie lui tournent le dos, on marche sur le quai, on s’assoit -le 72 qui passera dans 12 minutes, on ne l’attendra pas. Face à soi, la flamme, reproduction grandeur nature de celle qui orne la statue de la liberté, à l’entrée du port de New-York : c’est ce pays-là.

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(j’aime surtout, en bas du cadre, à droite, cette femme qui se presse).

Des photos, peintures dessins, des images animées, des chansons : en spéciale dédicace, Mahalia Jackson qui chante l’air préféré (et calme) de Martin Luther king, pour ne pas oublier.

 

The color Line au musée du Quai Branly (on regrettera juste le manque de traductions, tout le monde ne parle pas, Dieu merci -comme disait ma grand-mère, que j’aime toujours- l’anglais ou l’étazunien, n’est-ce pas).

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2 Comments

    si je viens en janvier ou février ce sera fini ou comme je n’aurais que deux jours et avec une fête…
    alors juste bon de savoir que cette exposition est là

  • @brigetoun : (elle reste là un moment -jusqu’au 15 janvier je crois…) (en tout cas pour ce moment-là : joyeuses agapes pour vous)