Oublier Paris #64
C’est une jolie ville, il ne faut pas faire le difficile non plus, il se trouve qu’en bas de l’avenue il y avait il y a peu, quelques milliers de réfugiés chassés de chez eux (si « chez eux » veut encore dire quelque chose ?) par les guerres, les tortures, les viols les blessures les meurtres, ils vivaient sous des tentes, je ne sais s’ils étaient nourris (sans doute par quelques associations qui prennent sur elles des obligations de l’Etat qui, du fait de ces manquements, finit par n’en plus être un), on a masqué le truc on les a embarqués et à la place, c’est sans doute cette municipalité qui a des atouts maîtres dans la possibilité de garnir les terre-plein, on a posé des tables de ping pong
c’est beau, c’est grand c’est généreux (le souvenir de la rubrique « ça c’est Paris » qui se glisse ici, dans un « Oublier Paris » qui ne se savait aller dans cette direction).
On allait à la porte de Pantin, dans la cité de la Musique qui jouxte l’énorme philharmonie due à l’ego surdimensionné de l’architecte du louvre des émirats, pour y voir une exposition mise en musique par Matthieu Chedid dit M, sur des photographies de Martin Parrr (dit lui aussi M) et un troisième M qui m’a échappé (peut-être musique, mais je ne veux pas aller voir sur le site : ici on peut voir entendre un peu…). Une merveille et pas uniquement parce qu’elle présente parfois des images de gens qu’on adule
(ahahah) de chapeaux de forme ronde
ou de bestioles insolentes
pas seulement, la musique accompagne, le tempo est doux, les regards amusés
: en clair, une merveille
dehors tombaient les feuilles bientôt ramassées à la pelle
c’est vrai, c’est l’automne, on sortait de la salle avec quelque chose de la vraie réalité du sublime, quelque chose de la vraie existence de l’humanité, un rien images notes de célesta ou de basse mêlées aux photographies qui nous enjoignent l’écoute, la compréhension et l’ouverture aux autres. En sortant, le disque noir de la « bande originale » de l’expo, et cette image dédiée aux deux généreux artistes.
et la Cité de la Musique, cadre de beaucoup de merveilles pour moi (pour la Philharmonie j’étais partie et puis c’est trop choses abouties, vendables…)
@brigetoun : la cité de la musique a été débaptisée (et pour la Philharmonie, c’est une horreur). Merci du passage.