Trois dix deux cent dix-sept
On a été voir le grand prix du jury (président Georges Miller aka Madmax, bon on passe y’avait Vanessa Paradis au jury et Arnaud Desplechins, bon _ça va comme ça) « Juste la fin du monde » (Xavier Dolan, 2016) : le problème principal dans un film, c’est que beaucoup de choses passent par la parole, le dialogue, les mots que (se) disent les acteurs; on a ressenti une frustration, puisqu’ils ne sont pas dits (sauf par la mère – évidemment – incarnée là par Nathalie Baye, magnifique) mais hors l’hystérie collective, le film n’est pas si mal sur le non-partage (Gaspard Ulliel est juste, Vincent Cassel est ce qu’il est)
on a fait la cueillette (les cueillettes plutôt)
(on aime mieux cueillir que chasser certes) on a fait venir le ramoneur (quelques années que ça traîne)(soixante boulettes quand même) il est venu avec son aide ((Stan) Laurel et (Oliver) Hardy réincarnés)
on a réussi à gagner le concours, on a fêté ça (champagne et petits fours directement importés de Dozulé), on a essayé de ne pas trop pleurer mais ça a été
et puis le temps passe, le ciel monte en contraste, on avance, quand même, on a terriblement besoin des autres mais dans quelle mesure les tient-on éloignés de soi ? je ne sais pas, je fais attention, je marche mais je tiens la main de mes ami-e-s j’essaye de ne pas les perdre, je fais mon possible, j’avance et je ne regarde guère derrière moi sauf dans mes écritures, le monde bouge, s’ensanglante et se noie, peut-être n’a-t-il simplement pas besoin de nous, il fait beau encore, on sort ses habits d’automne, on attend peu du reste du temps mais on garde en soi, quand même, une sorte d’espoir sans objet… Il fait doux, il fait beau, dehors les travaux, dehors le monde bouge
pour le film, j’ai un souvenir lointain d’avoir assisté et fortement aimé la pièce, aucune envie d’écorner ce souvenir même vague
et oui on a besoin de mains
@brigetoun : vous souvenez-vous des (vagues) acteurs de la pièce ? Merci du passage en tout cas (et des mains tendues…)