Carnets de voyage(s) #82
On était arrivés (adorables M. et T., accueil chaleureux, deux poissons grillés qui attendent…). La même maison, les mêmes voisins (on ne les connaît pas, on se salue « yassas » on ne se connaît pas), sur le coin de la rue qui va à la plage, la maison a changé et s’est transformée en une espèce de bouffissure nouveau riche led et plantes grasses à la place d’un genre de friche encombrée de vieux pneus, ferrailles, chiens qui aboient toute la nuit, scories, autos usagées et arbres comme on voit ici
on s’est baignés et on a été en ville chercher je ne sais plus bien quoi, là on a rencontré une Russe parlant français qui nous a indiqué un restaurant à Gymno où on a été voir, un soir (on s’arrête on demande à une jeune fille qui nous demande de patienter, arrivent alors deux autres en scooter qui nous font signe de les suivre, c’est par là comprend-on, on suit et on se rend compte que c’est indiqué, mais deux ou trois kilomètres plus loin, elle se gare fait signe « vous y êtes », un sourire, elles s’en vont : cette gentillesse, partout… une merveille) (la dernière photo de carnet précédent comme ici
une vue magnifique sur toute la baie), et le type, maigre comme un clou, petit brun, agriculteur biologique qui dira qu’il fait tout ce qu’il y a sauf le porc dans sa carte
il est en rouge, il sert quelques personnes qui arrivent, nous, nous sommes sept, nous avons avec nous une personne (deux, même…!) qui parle(nt) grec, on discute un peu, on entre dans la pièce (le service est à l’extérieur) réception immense
toute la famille est là, on ne voit pas bien (je paparazze), mais ils vont aussi dîner à la table voisine
l’homme rit, nous avons dîné, souvent comme à Théssalonique cette gentillesse, cette hospitalité non feinte, et puis la douceur du monde des vacances, voilà tout, on est allés voir ici ou là, on a cherché un lac sans jamais le trouver – il était recouvert de bambous – promenades, on arrive au café quatre verres d’eau claire et fraîche avant toute commande,
trois cafés un jus de fruits, les gens qui passent restent parlent (des hommes surtout)
ici le village se nomme Steni (c’est le bas : en grec kato) peu de monde une sorte de tranquillité dont on rêve maintenant
on prend des photos à l’aveugle, ces gens sont derrière nous, on reprend l’auto, chaleur calme et douceur, les êtres qu’on aime présents, le coeur bat tranquillement, il fait doux, d’autres arriveront demain tandis que certains s’en iront, ici une image des sols de la maison
fraîcheur douceur calme le ventilateur bat tranquillement
la sieste
le vent dans les voilage, au loin la plage déserte, sortir à sept heures, sur le port regarder passer le bac
les teintes claires du soir
si tu veux bien, on oublie et on laisse le temps passer, calme, tranquille, il n’y aura plus jamais de guerre, plus jamais de gens pour mourir, plus jamais ceux qu’on aime ne partiront, on écoute les glaçons tinter, on n’attend plus, on rit, tout cela pour parvenir à recommencer, peut-être à tenir,
laisser le soir et la fraîcheur descendre, retourner un peu gris, à peine même pas, faire du feu
cuire quelque poisson ou saucisse, je ne sais pas, lorsque les enfants sont grands ils prennent enfin en charge des choses, quotidiennes, les corvées aussi bien, il faut bien qu’on vive, le mois de juillet, le ciel clément, la joie de vivre, on ramasse ici quelques cailloux
qu’on mettra dans une petite boite noire
ou rouge
ou transparente « laisse je vais faire des photos » me dit-elle
d’accord mais je les travaillerai
c’est juste pour m’en souvenir à Paris
pour que ça m’aide à survivre, tu sais, ce n’est pas si facile, finalement, alors merci pour les clichés, merci d’avoir été là, et pour le reste, on continue.
oh merci !
oui la Méditerranée c’est ça aussi, cette beauté et cette gentillesse
que la paix soit avec eux et nous
Vous lire nous aère l’esprit : merci !
@brigetoun : merci à vous
@l’Employée aux écritures : un billet qui devrait être remboursé par la sécurité sociale, un peu comme cette chanson ? merci à vous Employée (il en est aussi de même de votre commentaire…)
Et pas un verre d’ouzo pour lisser encore plus le calme ?
@Dominique Hasselmann : c’est en lui que tintent les glaçons…