Vingt six trois seize
(là, j’y suis) (c’est pas si simple de savoir compter : les liasses fiscales sont envoyées, le volet social est argumenté, il reste à changer de statut et à respecter les obligations légales) le ciel est gris sur Paris, il y a Olivier Hodasava qui a fait reparaître le 1001° dreamlands ou alors j’ai mal lu sur facebook, le SILO est en place poème express 631, je suis allé voir TNPPI et dans le bus imagine-toi que voilà qui croise le paparazzo
il y a bien cette femme en manteau rouge « puisqu’on m’a demandé de tenir son bras »… mais non, c’est ce couple, elle et sa toque de fourrure (Anne-Marie Peysson, Jacqueline Huet ou Caurat, Catherine Langeais et son bourru de mari, tout déboule avec elle, « les Guichets du Louvre » ça n’a rien à voir c’est parce qu’on passe devant (Michel Mitrani, 1974) ou « Elise ou la vraie vie » (Michel Drach, 1970) là oui, beaucoup aimé bon elle, enfin passons) (on ne balance pas) et lui et son écharpe beige de cachemire (rappelons au lectorat qu’on se trouve dans le six huit qui, de Raspail va à Opéra en passant par Bac) (et donc on n’est pas non plus n’importe où) (et ce n’est pas, donc, n’importe qui) qui m’a fait penser à ce type qui faisait des chansons (jamais aimées) et qui écrivait aussi du théâtre peut-être ? je ne sais plus, je vais retrouver)
(c’est tout de suite là, vu que Jeanne Moreau -une autre effigie de ces années-là si on veut- chantait de ses chansons, Cyrus Bassiak) (en même temps je ne savais pas) (qu’ils étaient ensemble je veux dire, elle et lui) (maintenant je le sais) on s’en fout un peu vu qu’on va voir TNPPI qui est là dans son lit, qui ouvre un oeil puis l’autre, « je suis contente de te voir » dit-elle, oui, moi aussi, puis presque tout de suite « Victor D. machines agricoles à Tunis » elle me sourit, je lui souris lui prends la main qu’elle a frêle et l’embrasse, on parle on rit on parle « comment vont tes soeurs ? » elle me fait un clin d’oeil, une grimace, elle sourit, on sourit, puis « c’est pour moi les fleurs ? » toujours coquette tu comprends, évidemment pour qui d’autre ?
sur sa table de nuit une demi-banane coupée en tranches, un tout petit verre de lait, une paille, elle me regarde, me sourit, ses cernes ses rides son souffle, et laisse tomber « la vie est infecte tu sais » c’est ainsi, le monde s’arrête tout est suspendu, un jour on sait qu’il basculera, ses yeux me regardent qui la regarde, on se sourit elle fait encore « la vie est infecte mais comme il n’y a rien d’autre… » elle me sourit, blanche sa main que j’embrasse, oui, je sais bien, oui, je m’en vais, je m’en vais
que nous ayons tous cet essentiel, un échange, quand nous serons à cette essence
Peut-être qu’il y avait aussi Rezvani dans le bus ?
Les artistes célèbres, tu as dû remarquer, ont des figures pas ordinaires…
@DH : c’est juste un pseudo d’artiste… :°)
la femme au manteau rouge me ressemble un peu, je trouve (à condition que je fasse teindre mon manteau par un teinturier, ou que je tente de le faire moi même, comme, dans les années 1970, nous l’avons fait de nos teeshirts, en les nouant savamment pour obtenir des effets, des effets je ne sais pas, psychédéliques ?)
@ L’Employée aux écritures : c’est juste un effet du contraste (elle ne vous ressemble que de très loin…) (elle lit cependant un livre dont la couverture représente Patrice Chéreau) (voilà bien un six huit dédié aux arts du spectacle, semble-t-il…)
oh là oui, c’est bien eux, MJN et SR (ensemble, oui, en effet, depuis quelques années) (je fais dans le potin, tout à coup). Toi, tu ne le aimes pas, ses chansons, moi j’ai été bercée par elles depuis la petite enfance, voilà pourquoi je le reconnais, lui, sans doute et me rappelle sa vie privée.
(ma préférée : Tantôt rouge tantôt bleue, chantée par Jeanne Moreau en effet)
@Anne Savelli : pour se faire une idée (à l’ouïe) : https://www.youtube.com/watch?v=wMQZJq8XXSc (Jeanne Moreau et Jean Gabin quand ils chantent, moi je ne suis pas sûr…) :°) Merci du passage…