Seize dix quinze
(on a beau dire, ça fait beaucoup : le journal c’est une épreuve) (en même temps jme marre) (un peu, pas vraiment mais un peu) j’ai des haines comme ça, inextinguibles, inexpugnables, impossibles à éteindre et c’est le cas pour cette régie (je ne parle pas des tarifs, ni de la rapidité, ni du confort, ni de la sécurité, ni des contrôleurs, ni des annonces intempestives, inutiles, idiotes genre « fais gaffe à toi y’a des pickpockets dans les trains ne vas pas les tenter steuplé » qui donnent des frissons, tout le monde se regarde en se disant intérieurement : « c’est qui le nom de dieu de putaindevoleur ? », chacun suspectant l’autre comme dans le « monde de l’entreprise » de nos jours, cette entreprise menée par des loups foutrement bien rémunérés, dents longues haineux responsables, non je parle pas de ça – style Air pays ou Radio nation si tu veux voir)
je parle plutôt de cette publicité répugnante poisseuse omniprésente, ces hommes peu rasés tellement heureux comme des idiots, ces filles hystériques qui hurlent de joie tellement le monde qu’on leur offre est beau (ils sont tous jeunes, tu remarqueras)
ce genre de choses qui va tellement bien avec les portes qui empêchent les gens de se jeter sur les voies où roulent des trains sans chauffeur, cette ignoble saloperie faite aux quartiers de la ville quand on intitule les lignes par des numéros (je me demande pourquoi ils s’arrêtent en si bon chemin : pourquoi laisser des stations nommées « Victor Hugo » « Pigalle » ou « Alexandre Dumas » ? c’est con personne ne comprend, surtout pas les touristes alors changeons, mettons des numéros, ça fera 2, 12 et 22 sur la 2, ce sera tellement plus compréhensible). Des fois, je m’énerve, les haines me prennent comme ça, je me dis quelle ignominie, quelle indignité, c’est vrai mais parfois, tu vois, c’est avec raison