Quatre dix quinze
Promenade de nuit dans l’est parisien (fumeuses propositions, mais on s’en fout vu qu’on marche), on prend le « pont bleu » (au fond, à gauche, les lumières : c’est lui)
les voies du chemin de fer qui partent de (ou vont à) la gare de l’Est « vues » depuis le hangar Pajol
(on se souvient que les motrices diesel chauffaient de 4 à 7 dans le hangar Pajol désormais transformé en auberge de jeunesse), on a pris la rue du faubourg où un type nous a abordés
rue du faubourg Saint-Denis, depuis l’entrée de l’hôpital Fernand Widal
dans un état d’ébriété assez avancée (lui, pas nous hey), on a marché et continué cette série « alimentation générale » qui est opérante en hiver plutôt (je compte très mal, ces séries, mais ce doit être la dix huitième)
parce que la nuit vient plus vite et les lumières aussi, on a continué à marcher (en vrai c’était dans l’autre sens mais on en a quelque chose à taper, sans rire, du sens dans lequel on a parcouru le nord est parisien qui commence à devenir une marque de fabrique en voie de gentrification pour cette municipalité – je me souvenais du coup de surin frappant à l’aine l’édile précédent- hein, franchement ? naaan : on est passé devant la gare du nord où cette notion frénétiquement actuelle intitulée « participative » a conduit à édifier une sculpture écoeurante de vulgarité), sur le pont de la rue de l’Aqueduc, une sculpture d’eau jolie (je me suis dit pourquoi ne pas faire jaillir ici des marques, « ça c’est Paris » ou « pendant le week-end » ce serait du plus bel hommage à ce monde idyllique)
depuis le pont de la rue Lafayette
(il y avait trop de monde, on n’est pas restés : à l’entrée de la caserne désaffectée « Défense d’Eléphant » il y avait aussi la queue mais il était dix heures peut-être) on a fait d’une certaine manière comme un peu tout le monde (enfin, celles et ceux qui allaient là ou ici), on a croisé des gens, des enfants en trottinette et des vieux avec des cannes, des connards à barbe de trois jours au cordeau comme on fait maintenant, avec aux pieds des chaussures comme on fait maintenant, des gonzesses peut-être trop fardées (mais comme c’est la nuit, on a beaucoup à se faire pardonner) qui rient vraiment parce que « c’est tellement drôle, tellement tu comprends », et tout ça a été furieusement contemporain