le petit alphabet illustré (4)
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / L'Employé aux écritures / Petits alphabets illustrés
22 juin, 2015 2
Pour Florence, je m’en suis allé rechercher, sur l’autre rive de l’Arno, cette image qui aurait tout autant pu illustrer la première page de l’épisode 3.
Ici commence la fin du premier livre (épisode 4) : ce qui préside à l’élaboration de ces guides (on a l’impression, vaguement fade ou nauséeuse, écoeurante peut-être de stéréotypes touristiques vantant telles ou telles destinations, peut-être due à l’accumulation, il n’y aura pourtant en tout qu’un peu plus d’une centaine d’images : c’est beaucoup, mais au regard du fait qu’il s’en échange dit-on des milliards par jour/heure/semaine que sais-je sur ce qu’on nomme les réseaux, c’est peu – mais le sentiment demeure) (on remarque que le robot s’est emparé de la couleur : dans le même ordre d’idée, on verra que l’éditeur, en 191, fait de même), ce qui y préside je n’en sais rien, le sujet est arrivé. Il s’est présenté, il y a quelques mois, c’était en hiver et la pluie, la nuit, le feu, la lumière électrique baignaient la salle, un corpus sans doute, quelque chose de fini, clos, enclos, forclos. J’arrête pour recommencer à N Comme Naples.
Non.
Sans centre commercial mondial, mais N comme New York, Manhattan, le port (pour changer), peut-être mentionner (comme une sorte de signe de tête envers Georges Perec) Ellis Island, la statue de la Liberté (voilà, Manhattan (Woody Allen, 1979), pourquoi en italique, je ne sais pas, un titre, la quatorzième lettre de l’alphabet), la guerre froide alors
de Bigorre me semble inopportun (les détails de la géographie, comme en dixième, me sont toujours très étrangers – c’est que, parfois, je me souviens de mon arrivée ici, et que ces choses ne m’étaient alors, de rien, sans doute domine-t-il Bagnères, la Gascogne et Cyrano de Bergerac serais-je tenté d’associer – quelle honte) (mais on remarque cependant l’absence d’eau, sinon peut-être en hiver à l’état solide, mais non sur ce cliché) car autant les images sont illustratives des autres contrées de ce monde, autant il est bon de montrer les merveilles qui ornent cette France, et par là, sa capitale
en montrant « le berceau et le coeur de la capitale« , plongée où on distingue Notre-Dame, les ponts les rives et leurs arbres, au loin le jardin des Tuileries, une géographie du centre. Mais changeons de continent, sinon de langue
et comme je ne savais ce qu’était ce « ntenac » (mon inculture n’a d’égale au moins que ma curiosité) je m’en suis allé chercher : voici ce que propose l’imagerie automatique :
vraiment de jolis drapeaux à feuille d’érable rouge sur fond blanc (comme la Suisse une croix, les rives du Léman, ici Saint Laurent)
vu des rives, il s’agit d’un château nommé Frontenac, à présent transformé en hôtel (une nuitée en chambre confortable-quatrétoilée sans doute, couette et petit déjeuner en sus- parvient aux quatre cents dollars canadiens) (soit près de trois cents euros quand même) je te dis, quelque chose d’un peu abjecte, le monde
« le pain de Sucre » (tu te souviens, ce film avec bébel, « L’homme de Rio » (Philippe de Broca, 1964, trois ans plus tard) ? moi oui, les aventures d’un week-end-c’est une semaine dit la notule-, Françoise Dorléac, le train du retour de permission, la fin), j’aurais préféré Rome mais l’éditeur fait ce qu’il veut – il y avait aussi non loin (en 1960, juste là) la palme d’or de Cannes à « Orfeu Négro » (Marcel Camus, 1959) oscar du meilleur film étranger, pour un français qui rappelle Simone Signoret…
Stockholm « vue de la ville ancienne » un château, sans doute, des rives, un peu comme à Paris et le prix Nobel que Sartre refusera (en 1964) mais que Camus (Albert, celui-ci, en 1957 : voilà quatre ans) avait accepté, sans relation sinon celle de la mémoire, la Facel-Véga ou Ingrid et Roberto des années plus tôt sur les pentes du Stromboli…
Il s’agit de Tokyo « vue du Palais impérial et quartier moderne de Marunduchi » c’est à ne pas croire, en réalité que vient faire cette image, on ne sait pas : on décèle, certes , l’eau les quais, le palais ou le château, n’importe mais la capitale du Japon ? Vue bizarre, étrangement dissonante, peut-être, et la suivante (avec mes excuses pour ce flou, je la pose la changerais à l’occasion-y penser,peut-être surtout)
c’est à nouveau Paris, le siège de l’Unesco, place de Fontenoy Paris 7 beaux quartiers s’ils en sont (j’aurais plutôt vu le fleuve Uruguay qui se jette dans l’Atlantique-mais allant, je me permets de ces interventions…), les Nations Unies de New York cependant suggèrent facilement « La Mort aux Trousses » (« North by Northwest », Sir Alfred, 1959-l’année dernière presque)
vue d’avion, la place Saint Marc, « le palais ducal« , les cinq globes de la basilique, le campanile, les quais, gondola gondola, le grand canal, enfin tout ça
« Washington, le Capitole » un peu du Dôme de Florence, de celui dess Invalides, la loi des Etats-Unis sans oublier le « machin » du traité de l’Atlantique nord, la panoplie de la guerre froide peut-être (ou n’est-ce que celle du rédacteur) le tout pour finir sur
Z comme (non pas Zorro mais) Zurich, en son aéroport de Kloten (qui existe évidemment toujours, les avions n’y sont plus à hélices, on a remplacé les « hubs », une bizarrerie de plus (les chutes du Zambèze ? Zanzibar ? deux double Z ? quoi d’autres…?) : capitale du canton de Zurich, certes, mais non de Suisse sinon, à la limite économique (Berne ne va pas au B, mais Genève au G…).
Sur les treize occurrences propres recensées ici, neuf vont aux villes (un Observatoire, un siège de ‘lUnesco). On récapitulera sans doute en un billet plus comptable et statistique, peut-être (il est commencé pour les communs, on le continue pour les propres : je ne sais si je le publierai, peut-être) : un tour du monde en vingt quatre étapes, quelques lieux communs dans des noms propres, beaucoup de villes (alors que tellement plus nombreuses sont les entrées de personnes, personnages et autres célébrités qu’on dit aujourd’hui -par antiphrase anglicisé-« people » (aéroports et héliport suggèrent la « jet-set » peut-être), des lieux touristiques (les merveilles du monde selon le dictionnaire ?), un petit alphabet du début des années soixante.
Le prochain livre : vingt ans après (comme disait Alexandre).
Travail d’encyclopédiste…
Le monde est un dictionnaire, notre mémoire un alphabet, et quand nous étions petits on nous disait « grand bêta ! ».
@ Dominique Hasselmann : notre mémoire un dictionnaire, le monde un alphabet, les mots de nos billets… merci du passage (renouvelé il me semble) :°))