Carnet de voyage(s) #63
Il y avait juste dans le voisinage une maison abandonnée, dans les oliviers. Le matin, vers six heures, les jardiniers (il y avait là quelques plants de tomates) s’expliquaient en ramassant leurs fruits dans des bassines bleu foncé. On retrouvait ces olivettes (comme les mots sont semblables, petites olives alors qu’il s’agit de ces tomates cultivées au milieu d’oliviers) au marché du jeudi (resté sans photo). Durant la première semaine, les photos sont rares, peut-être pour décompresser un peu (qui peut savoir sinon moi-même), et du haut de cette maison plutôt abandonnée (elle avait brûlé, sans être refaite), une terrasse à laquelle on accède par une échelle bricolée. De loin, le village.
grillons, criquets, oiseaux, chiens et chats, lézards araignées moustiques. Ici le champ. Là le contrechamp : la mer cachée
on voit le front des nuages qui stagnent sur le promontoire, ils créent une ombre, parfois tout à coup il pleut.
Et par la grâce d’un anniversaire (vingt trois aux pelotes, quel bel âge GG) une excursion en bateau, un genre en caoutchouc (première et ultime leçon dans le port, par un jeune type qui ne parle pas un mot de français, il m’explique, là, le tortillon à glisser autour du poignet, ici le bouton pour relever le moteur, là l’ancre ici les gilets de sauvetage, là la barre, ici la manette des gaz, doucement, tout doucement, rien, une impulsion, le bateau tourne, partir, six vies là, la manette des gaz et la barre, la terre ferme qui s’éloigne, les vagues, le soleil l’air le vent, rebondir sur les vagues, éviter là, repasser ici, quelle trouille bleue, vraiment bleue et puis oublier parce que c’est trop beau)
tenir sur une telle pente
plonger alors
garder aux yeux ces images
au coeur cette joie de vivre
sauter dans l’eau, rire de la tasse, nager doucement, avancer, regarder au loin les signes des rameurs
et le vert de l’eau, le bleu du ciel gris, le soleil qui sèche le sel sur la peau, me souvenir de la Grèce
et revenir doucement vers le port .
plongée douce et belle, vert qu’on en boirait.
@Dominique Hasselmann : à Paris, ces temps-ci, on est plutôt servi question pluie…