#11 Cahier 44-45
Fev.
3. Un jour de ligne dans la forêt d’Erlen
4. Guemar
5. Départ pour Elersheim au repos
11 Visite au capitaine Bortard à Selestat
12 Visite à Ange à Dambach
16 En ligne au bord du Rhin, Diebolsheim
19 Boofsheim
22 Viiste à Rhinau
23 Bordée à Strasbourg
24 Vu Capitaine Boitard à Sélestat
28 Reçu visite Tonton Elie à Boofsheim
La guerre semble s’éloigner. La bordée à Strasbourg, chercher Diebolsheim au bord du Rhin, trouver
le Rhin, au bout de la rue du Rhin, à Diebolsheim
faire la route entre Boofzheim et le Rhin, regarder, ce n’est pas que les routes soient sans âmes, on y trouve toujours des êtres
qui marchent, qui cherchent
qui sonnent
se hâtent
ne trouvent pas
j’ai trouvé ces directions
les mêmes sous le soleil
puis celles-ci :
c’est Friesenheim, entre Diebolsheim et Boofzheim, j’ai cadré ce restaurent
(on dirait du Depardon, hein), puis ce château d’eau
sur la route (on dirait les Becher ? non), on longe le Rhin, on croise un tracteur
on a abandonné le canal qui double l’Ill, arrivée à Boofzheim
et après ces virées à Rhinau qui jouxte Boofzheim, (ici le bac qui y conduit sans doute : de ce côté-ci, c’est la France, l’autre rive est en Allemagne)
on tombe (je tombe) sur ce « Tonton Elie » le médecin qui nous (nous, mon frère et mes soeurs) vaccinait contre la poliomyélite (on disait « la polio » on la craignait comme la peste) dans son cabinet de la rue de Londres ou de Marseille, enfin àTunis, cet homme que je revis longtemps après, à Tunis, puis en peut-être soixante dix huit,
rue de la Marseillaise à Pantin, et qui, loin de nous s’en est allé.
Allons, voici le Rhin, au bac.
Suite et fin du cahier (mars et début avril 45): demain.
à tant chercher, l’immobilité viendra, ou le silence sur la suite