Pendant le weekend

Sur le bureau #22

 

Sur les 2041 éléments qui composent à présent le dossier « photos améliorées » tirage aléatoire au pas de 100 (cent) en commençant par le vingt troisième élément (pourquoi 23 ? oui, j’en sais rien). Vingt et un clichés sélectionnés, remis au format, constituent les illustrations d’un texte que je ne savais pas écrire sans elles.

 

Evidemment, le classement est réalisé par ordre alphabétique et commence par une nouvelle série (il doit y avoir une dizaine d’établissements qui la composent, à l’heure actuelle)

alim géné #7

ici il s’agit du numéro 7 (rue Notre Dame des Champs, Paris 6 je suppose, revenant du Lucernaire où nous avons été voir le film de Claude Lanzmann, « le dernier des injustes », où le « héros » a été doyen des Juifs du ghetto modèle de Terezin (comme il y a des appartements témoin, tu vois), le type dépeint avec une sorte de sympathie, difficile d’en penser quelque chose de positif, n’importe il vivait à Rome et vendait des meubles, c’était en soixante quinze, les images le montrent, pourquoi lui a-t-il survécu et pas quelqu’un d’autre, c’est la loi, c’est ainsi; on n’y revient pas, on n’en revient pas qu’il soit encore là (remarque il est mort en 89 je crois), alors la série, les images, les clichés poursuivent une marche en avant – l’alphabet continue)

belleville zoo2

cette inscription d’un des mômes de l’immeuble (sans doute l’un de ceux du quatre, les gens qui vont en vacances à Djerba, pourquoi eux, je ne sais), dans l’entrée où sont censées être affichées des informations pour les locataires (c’est le point d’exclamation qui fait la photo), il y a là quelque chose que je retrouve quelquefois dans les photos et bizarrement, il y en a un certain nombre ici, qui traitent de ce sujet, mon quartier (je suis un homme local, je ne sais pas faire autrement)

canal eau 1

celle-ci vient de la Grange aux Belles, la rue,le pont tournant, non loin d’où vit le Chasse-Clou, on passe par la rue de Lancry pour rejoindre Magenta (si j’aime ce nom c’est pour la couleur, pas la bataille que je confonds allègrement avec c elle de Marengo à cause du veau, « bravo le veau » dirait ma fille en riant, oui, Magenta, la couleur comme le titre d’un disque de Willy Deville qui aimait la France parce que dans les rues passent les autochtones en mangeant, vers sept heures du soir, leur baguette de pain), il y aura là une chaussures abandonnée perdue sur le pas de la porte du supermarché « aux quatre arrondissements » (paris store, personnel en grève, que des noirs, pour une épicerie supermarché chinoise, va comprendre Belleville après ça)

chaussure v(m)vds

à moins que ce ne soit ailleurs (la photo date du premier octobre 2010, on a le droit d’oublier- est-ce vraiment sûr ?) et plus de trois ans plus tard elle ressort, je ne sais si elle a été publiée quelque part, je n’attache pas d’importance à ce type de renseignement ou d’information, c’est sans doute Internet qui veut ça, on s’en fout de savoir qui s’en sert, ce qui peut avoir du sens, peut-être, ce sera de continuer à tenter de percer les mystères des rues qui se reforment

coin fbg:bvd

j’ai tellement de mal avec la technique, tellement de difficultés avec la mise en ligne (c’est pourquoi je vais travailler à l’existence d’un site, tu vois, c’est pour quatorze, on verra), tellement de difficultés avec ces histoires inutiles comme le sont celles du travail (je travaille, mais ce travail ne me nourrit pas, depuis début treize c’est nul, nul, nul), ici le chantier de la boulangerie pâtisserie bichon, on a posé des fauteuils dans la salle, des tables pour faire salon de thé, chantier de la Bataille, après la rotonde de Ledoux transformée en restaurant (plus ou moins-j’en sais rien) « branché » (quelle idée, ce qualificatif) en relation directe avec les cinémas (l’ordure se déverse avant le film pendant 20 à 30 minutes et on a envie de vomir, vraiment), un journal, photo de vacances (Eretria, quelle merveille de soleil, de chaleur, ici le champ où passent et paissent les brebis, la maison, la merveille, la plage, les montagnes)

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le mur droite cadre est celui de la petite cuisine en plein air, faire cuire des poissons, des poivrons, rire de la fumée, l’ouzo et les olives, un bon livre, un peu de pain et voilà le bonheur de ceux qu’on aime, de retour en France

faubourg#7

un autre chantier, celui du salon de coiffure (ça a été une boucherie qui vendait sur la rue,  les travaux puis quelques mois plus tard, « mariées sur mesure » « prix d’ouverture » c’est toujours en place sur la vitrine, rouge, sur fond noir), dans le métro, le fleuriste que je croise de temps à autre note sur son carnet rouge quelque chose

fleuriste1

c’est l’été, des photos de vacances, Clignancourt Orléans s’appelle à présent Clignancourt Montrouge (cette régie a décidé d’intituler les lignes par des numéros pour faciliter l’accès aux touristes ose-t-elle dire, tout comme les « codes de couleurs », je vois ça et j’ai honte mais c’est inutile aussi), cette plante que j’ai reçue pour mon anniversaire

hibiscus

mais elle ne donne plus de fleur (un hibiscus), elle croît mais mon âge est passé, il y a ces photos que je prends de ceux qui s’en vont et que j’aime toujours

jorge semprun

Jorge Semprun, scénariste, Yves Montand, ministère de la culture, rue Froidevaux, « l’écriture ou la vie » c’est ce qui se passe alors, écrire ou vivre ? oui, voilà donc, reprendre l’écriture, il y a eu, voilà deux ans, un type qui est sorti de chez lui (rue de la Présentation paraît-il) et qui blang, a pris un coup de surin d’un de ses amis

lampadaire

parce qu’il y avait une histoire d’amour là-dessous, c’est ce que j’ai cru entendre dire, si on me demande où je vis, je dis « à Paris », oui, voilà la ville lumière, les éclairages, cette photo s’appelle lampadaire, un meurtre, passionnel ? il y a de l’asphalte sur les rues, l’eau ruisselle, on travaille en métro on y va, je les prends à l’aveugle souvent, ils sont là

métro22

celle-ci je ne me souviens pas, peu importe elle est là comme est là celle-ci où lorsqu’on m’a ôté cette boule de ma tempe droite

oeil

« c’est bénin dans quatre vingt quinze pour cent des cas, tout va bien » m’a dit le médecin, dans le quatorze pourquoi là-bas ? je ne sais pas, autoportrait au pansement,  et le quatrième chantier, le petit bulldozer

petit bull

cette maison d’accueil plus ou moins d’aide sociale est finie, on y a emménagé, mais alors on y travaillait, la suivante est la reproduction d’une toile (pas complètement avéré que l’auteure (Marie Lepetit)  reconnaisse son travail…)

Photos-0002

peut-être, les histoires passent, le type a pris des cacahouètes avec son café au lait, il est neuf du matin, il marche avec des cannes, doit avoir dans les quatre vingt, quatre vingt dix, j’en aurais bien fait un des parrains, mais il est dans le 20, et je ne les vois que dans les 10° et 11°, j’ai des lubies, oui, des idées fixes, certes

ptit déj chinois

c’est aux Folies, dans un autre sens, alors que ne se permettrait-on pas ? et comme aujourd’hui, c’est l’hiver, cette photo d’été

rue piat

c’est rue Piat (en face de la friche défendue par une association de voisins), la rue va vers le jardin où tout Paris (ou presque) peut se découvrir, décidément, oui, c’est l’été, les tamtams dans la rue du Faubourg font trembler les commerçants (le monde ici vole à la tire, tout le temps, alors quand il y a des défilés, les épiciers ont peur – on a  les craintes qu’on mérite)

tamtams

mais c’est l’été, viens ne pensons pas à ces trucs idiots, la musique, d’accord, plus haut sur le boulevard, le type tire les tarots (je dis ça, mais je n’en sais rien, je n’ai pas demandé, je ne connais pas bien les Chinois, ni leurs coutumes ni leurs moeurs)

type boulevard

ce que je sais, c’est que c’est un aveugle, (tu notes le « regard » caméra » parce que c’est -aussi- ça, l’important) il doit (donc) voir l’avenir (tu te souviens, Monsieur William « un aveugle en gémissant/sans le savoir a marché dans le sang/c’était ptête le destin/qui marchait dans les rues » ah Caussimon), voilà, les gens qui passent, cette dame qui à son cou porte son sac à main

vieille dame au chapeau

une touriste, certainement, Paris, son métro, ses chantiers, tel est mon bureau

 

 

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2 Comments

    Merci, homme local et universel : venir vous lire c’est toujours tirer le bon numéro.

  • c’est un plaisir d’écrire pour être lu par vous, Employée… Merci de votre passage (bonne(s) fête(s)!!)