Pendant le weekend

Carnet de voyage(s) #42

Ce n’était pas la première fois que nous allions en Asie, mais était-il cinq heures de l’après-midi, nous nous sommes embarqués, pour voir Kadiköy, ses collines, je ne sais plus exactement, une amie avait-elle parlé de ses parents qui y vivaient, ou était-ce une destination que nous avions envisagée à un moment, un autre, regardant de loin, de l’Europe, de ses portes, ces antennes, cette rive droite du Bosphore (justement, pourquoi droite ?). La rive anatolienne, la rive rouméliote, deux ponts qui les relient, en face, de l’autre côté, croisant la route d’énormes pétroliers, nous avons marché dans des rues semblables, gravi de semblables collines, marché avancé repris une route une autre revenus vers le port, un ascenseur nous a menés au haut d’un immeuble, septième ou huitième étage, un étage de plus et sur la terrasse, avons commandé deux raki (9 lires pièce) et sans l’avoir envisagé vu le soleil descendre à l’horizon.

Des gens rient, boivent et fument.

Sur la gauche, un hôtel, modernissime et luxueux, domine la mer.

On imagine, on regarde le soleil dans sa course lente, l’eau versée dans les verres précipitera le liquide en un transparent opaque blanc,

on rit, on boit, on téléphone, le temps va et la terre tourne, la lumière vire à l’orange

si le point n’y est pas c’est que le zoom n’y consent pas, on voit ici dans l’ombre l’un de ces énormes pétroliers qui glisse doucement vers le sud, croisant des milliers d’oiseaux  qui se bousculent, nous repartons, réchauffés sans doute de ce peu d’alcool, nous reprenons le bateau, la navette, une sorte de parcours normal comme il en serait d’un parcours dans le métro

on voit des fenêtres l’ancienne gare se dessiner, là où aboutissait l’Orient Express dit le guide, les gens assis rient, parlent au téléphone doucement, le bruit des machines toujours en fond sonore, on sort, mais le froid de la mer, on se dirait au large ici, non mais voici de loin (sans lumière le point s’évanouit, ne pas bouger, impossible) voici ce même hôtel qui disparaît

et après tout, du point, qui s’en soucie ? On doublera les limites du port

par une manière de chenal

face à nous l’Europe où se couche et à présent s’évanouit la lumière

c’est l’après-midi qu’il fait beau,  mais c’est le froid du large

derrière nous un bateau, une navette plus légère peut-être

mais plus rapide, sans doute

tu sais, ce sont les lumières, les couleurs, les bruits de l’eau qu’on fend, les reflets et les phares qui éblouissent, la soirée s’avance, nous poserons pied bientôt, tout à l’heure nous irons manger quelque chose, après le tramway peut-être, voilà ici, Istanbul côté Europe

bientôt ce sera la nuit, dans la gare, les voyageurs se pressent aux portes, comme nous, il y a quelques heures, laisser descendre

dans la bousculade un vendeur de fruits de mer que je ne capturerai pas

au loin, dans le port,  appareillent des vaisseaux

il fait nuit, c’est l’heure, on regagne l’hôtel

 

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1 Comment

    c’est beau, le tourisme, même pas toujours au « point ».