Oublier Paris #43
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / Oublier Paris / Ville (ma) vue du sol
15 novembre, 2012 2Ce sont des séries qu’on prend sur le vif, matin soir, vivants ou choses, gens, passages, tandis qu’au coeur, joies et peines, avancer toujours, écouter « l’amour c’est comme un jour » Sting et Aznavour, « un infini sourire », regarder le monde, travailler (ah travailler) et aller
(c’est qui, là, en jaune à vélo ?) venir
tout à l’heure aller reprendre les cours et encore continuer
jeudi, attendre le coup de fil de la bibliothèque (ce sera par mail, t’inquiète), une chance sur dix disais-je, oui, peut-être, envoyer son travail, (il est bon de remarquer que lorsqu’un travail est payé, ceux pour qui on le fait ne vous remercient pas : il y a là quelque chose de normal, selon eux, quelque chose de légitime et ces attitudes, moi, me dégoûtent) border comme on dit, le lit et ses bords au carré comme disaient ce genre d’humains (des humains, oui) , les gants blancs du lieutenant sur le bord des armoires, revue de casernement, est-ce propre ? regarder comme le monde va
(je recycle parfois, oui) comme le ciel se charge parfois, comme le froid fond sur nous, l’hiver, ces photos sait-on en les prenant (on les prend, on ne les vole pas) qu’ici
se trouvera un profil, ces cils, ces pensées (elles y sont), sait-on en passant qu’on y verra ce type
qui s’adresse au contrôleur du Train à Grande Vitesse, cet autre qui entrera dans sa cabine de première classe aux portes rouges, les séries de la bataille, innombrables à présent (on s’en fout du nombre, on accumule) passer la nuit, aller ensemble, les enfants au bout du couloir qui répètent cette musique, au fond du couloir, ces chambres défaites, regarder devant soi, au loin il y a cette rue de Rivoli et ses manèges, cette toile de Venise, son lion, ses doges, je ne mets pas le cliché je le connais, d’autres encore, et aussi, oui, ne pas oublier, aller au cinéma
A propos de cinéma, tu parlais l’autre jour de « César », des frères Taviani : une mise en abyme (comme on dit pour faire chic) implacable du monde de la prison avec la pièce de Shakespeare : le genre de film qui va tenir encore une semaine et disparaîtra des écrans – comme s’il s’en était évadé.
Les grues sur les toits de Paris sont comme des oies sauvages : elles se déplacent en groupes. On en voit moins sur les trottoirs.
petit passage attentif des bestioles blogueuses via le Tourne à gauche