Oublier Paris #40
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / Oublier Paris / Ville (ma) vue du sol
10 août, 2012 0A mon amie, ma tante O,
Il y avait une chanson qui disait « dépêchez-vous messieurs, on va fermer… »
je crois que c’était Pierre Vassiliu (où est-il, lui ?), c’était au temps où je vivais dans le nord. Alors, comme le temps passe, est passé, comme je ne vais pas nourrir le blog (est-ce une bête ? un animal de compagnie ? une association ? tout le monde s’en est allé…), un moment, avant la reprise, on s’en va en vacances, on part vers le soleil alors qu’il est arrivé à Paris, on descend vers le sud, je me suis demandé quelle liste faire (on fait des listes, les choses qu’il ne faut pas oublier, surtout pas, un carnet, un stylo, le raccord usb et le chargeur, les choses toutes ces choses, les photos, les idoles, les icônes) la liste donc sera celle des lieux où j’ai dormi (Perec quand tu nous tiens) mais
je crois que c’est impossible, les lieux de vacances, Lalinde, Servigny, Cherbourg, Vauville, Barfleur, Fécamp et Dieppe, Granville, SGDC, Quend Plage les Pins, Fort Mahon, Amsterdam, Copenhague, Fredericksvaerk, Enkhuizen, Paris 11, 7, 19, 16, 17, 1, 4, Carthage, Tunis, Ajaccio, L’Ile Rousse, Djerba, Ios, Paros, Naxos, Santorin, Matala, Ierapetra, Rethymnon, Paleochiora, Heraklion, Egine, Hydra, Rome, Venise, Naples, Latina, Gênes, Livourne, Florence, Bologne, Embrun, La Croix-Valmer, Ramatuelle, Hyères, Toulon, Marseille, Toulouse, Luchon, Port Bou, Irun, Moutiers, Brides les Bains, Saint Jean de Luz, Bayonne, Cambo les bains, Bordeaux, Nantes, Rennes,
Lyon, Brest, Concarneau, Quiberon, Carnac, Thouars, Landerneau, l’aber Benoit, Ouessant, Lisbonne, Genève, Morgin, Dijon, Beaune, Murol, Saint Nectaire, La Bourboule, d’autres lieux encore comme Saint-Just-en-Chaussée ou d’autres Londres, Bruxelles, Aix en Provence, Lausanne et d’autres d’autres, j’ai oublié, c’est fini c’en est fini, demain on s’en va, il fait beau sur Paris, je ne sais pas ce qu’il en est de ma famille, mon frère est à sa campagne, mes soeurs tournent folles, ma tante s’éteint doucement, voilà tout, le mois d’août, le temps qui s’arrête, le quinze les affaires reprennent déjà un peu on regarde droit devant soi, la vie, et on prépare son sac, lire quelques livres, se baigner dans la mer bleue, oublier un peu cette capitale (ce film, « Dimenticare Venezia » cette vieille femme une rose à la main qui disait « rose rouge, coeur ardent », tandis que ma tante n’aime pas le rouge par superstition…), oublier les lieux où on a dormi…
Je m’en vais et dehors le soleil brille, ma tante sur son lit regarde la fenêtre « je ne te raccompagne pas, tu sais » non, je sais bien, bien sûr, j’apporterai encore des roses, je viendrai encore l’embrasser, et dans ses yeux, avec son sourire et ses mots, la tartine et le petit mendiant, semblables toujours les mêmes il y aura le souvenir de ce passé