Gerhard
Ce sont toujours des questions qu’on se pose (et le verbe lui-même, « poser » fait partie du vocabulaire de la photographie)
: le plus important, c’est le point ou c’est la vue ?
Dans une photographie, puisqu’on peut s’en emparer à présent, le plus important n’est pas là, au fond (au fond), jamais : « faire le point » ou « rester dans le flou » ? Ce sont ces questions que je me pose, moi-même : mon appareil photo n’en est pas un (c’est un téléphone,d ‘abord, je crois, mais pour moi, c’est d’abord un appareil photo) : ce détour par la technique, l’objet, l’importance du zoom
ou du cadre, la lumière, l’autorisation (sous ce cadre, loin
au fond, un logo indique que la photo n’est pas permise, cette photo est interdite : sauf qu’on ne photographie pas le tableau, mais les visiteurs : comment savoir ?), les questions qu’on peut se poser, ça
c’est Paris, les découvertes, les dimanches au musée (ici c’est Beaubourg, dit « la grande maison » par Claude Pompidou, la femme du, l’affaire Markovic et la une de Paris Match : tous les premiers dimanche du mois, le centre Pompidou est ouvert gratuitement) (sauf
les expositions temporaires) (la rétrospective « Gerhard Richter Panorama »
est une exposition temporaire) (les lignes noires
qu’on peut apercevoir sur certains de mes clichés matérialisent la limite au delà de laquelle un radar met en marche une sonnerie : quelque chose du monde moderne ?
puisque c’est possible, pourquoi ne pas le faire ? et si cela économisait quelques salaires de gardiens ? de musée contemporain ? – l’entrée est à 13 euros, tarif réduit 10 euros- qu’est-ce que ce serait ? ) et regarder
voir, apprécier, quelques tableaux magnifiques, une salle dédiée
à la fraction Armée Rouge, la mort, noire et blanche, des couleurs magnifiques, un autoportrait tellement ressemblant, des photos de famille (je n’en ai pas prise) des flous, des étirement
des choses qu’on ne pourra jamais mettre en mot, on parle, on écoute, des mots se disent, les gens en écoutent
dans les audioguides, on regarde, là-bas, vous avez vu, c’est Paris, mais ici c’est septembre
c’est d’un bleu profond, il suffirait qu’on s’approche et qu’on émette le nombre onze pour que le flou devienne ce qu’on pressent, on tressaille, oui, on se souvient, le noir, la mort, les gens qui courent et meurent, c’était un mardi, vers trois heures de l’après-midi ici
mais les jaunes et les rouges (ici c’est juin)
nous nous sommes promenés, nous avons regardé les paysages, les couleurs puissantes, les tableaux monumentaux, les miroirs et les fausses perspectives, le monde, la peinture, les fresques et les déclinaisons en 1082 couleurs, en il n’y a rien d’autre à en dire, à la fin un tableau dans les verts pâles
une splendeur (le voit-on ?) et au droit, sur le mur perpendiculaire, en forme de volonté et d’espoir ces simple mots
Certes, on aurait pu se croiser (pas mal de gens prenaient des photos sans que les gardiens ou gardiennes ne s’en inquiètent), le radar à ras de terre en a surpris plus d’un, bientôt, pour accélérer le flux, on sera « flashé » si on stationne trop longtemps devant un tableau.
J’avoue que cette expo m’a laissé un peu indifférent (je n’étais pas différent à la sortie), voir mon blog !
En revanche, le paysage extérieur, ce dimanche, avec son soleil découpé et le regard à l’infini, était à lui seul un tableau d’une très grande force : son auteur demeure malheureusement un artiste méconnu.
Sortir différent d’une exposition dans laquelle on est entré quelques heures (ou minutes) avant, c’est un peu trop demander à ce médium, non ? En tout cas, à part les installations qui sont un peu dans le genre foutage de gueule (je reconnais) la plupart des peintures sont (j’ai trouvé) (voir mes commentaires sur ton blog) vraiment formidables…
@ PCH : tu peux sortir d’un film en ayant été bouleversé, pourtant il n’aura duré qu’une heure trente (en moyenne). Idem pour une expo qui a changé, le temps de la visite, ta perception des choses ou du monde. Pareil pour un concert durant son déroulement – ou un livre pendant sa lecture en quelques heures.
La peinture n’est pas limitée à son temps d’exposition et ce média possède sa force comme d’autres : un simple regard ou une simple audition peut suffire alors pour produire ce sentiment de différence acquise. Sinon, cela ne vaudrait pas le coup de se déranger ou de lire.