L’oeil sur les vidéos
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / L'Employé aux écritures / Questions de méthodes / Ville (ma) vue du sol
2 novembre, 2011 4Mettons les choses à plat : le chef de projet de cette exposition est un ami. Voilà tout. Que fait-on pour les amis ? On va voir ce qu’ils font ou ont fait, on leur en parle, on critique, on pose des propos laudateurs (ou rien) sur leurs pratiques.
Il faut commencer par y aller, cependant. On prend l’avenue.
Au sol, des lanternes indiquent le chelmin.
On croise, tout courant, des indigènes.
On passe devant des stèles (ce jardin, c’est mon préféré, derrière les stèles se trouvent des miroirs où, en passant, vous vous découvrirez).
D’autres lumières…
Les restes des anciens spectacles peut-être, on marche…
Puis l’enseigne.
C’est au pavillon qu’on appelait Blanc.
dans ce parc où je connus Jane Atwood, des photos et des films. On entre (accès libre) et partout des films. Le procédé est simple : la présentation d’un film et d’un petit écran qui explicite le nom de l’auteur et de son film.
Des photos pour rendre compte d’images animées, c’est un peu paradoxal, mais c’est ainsi : je me suis dit que j’allais faire quelques photos de ce parcours en ville. Tout autant, cela aurait pu s’intituler « oublier la Villette » pourquoi pas ? Le parc, le lieu du repos, du farniente en été, aller promener le chien, regarder passer le monde, lire parfois accoudé Danielle Steele, je me souviens de ces entretiens… C’était il y a longtemps. C’est une histoire ancienne. Mais pas la photo. Ici, le mandala, Lisbonne et le fado, les Navajos… On ne perd pas la mémoire, on la cultive.
Ici aujourd’hui, « L’oeil sur les rues ». On entre.
Des regards face caméra, décalés. Un plan fixe, il me semble maintenant (« Crosstalk », Paulette Philips, 2004). C’est qu’on est pauvre, d’images animées. Tout aussi bien aurais-je pu, d’ailleurs, faire un petit film de mon parcours. Mais non, des photos. Comment faire, prendre. Marcher.
Des gens regardent (ici « Sample City », Calin Dan, 2003). Alors les prendre, eux. Et aussi les films qu’ils regardent (enfin, c’est mon métier : utiliser ce qu’on dit pour en faire un rapport). Les prendre eux et marquer, sur la ligne suivante, le titre ou le nom du film, le nom du réalisateur, l’année de production, voilà tout.
(« Reserved », Bani Abidi, 2006)
En légende aussi bien. On continue la progression, une photo, qu’est-ce qui nous plaît dans tel film ? Je ne sais pas, peut-être d’en tirer plusieurs photos.
(« Sprite Spirit/ Drnk », Franck Scurti, 2003)
Choisir de ne pas prendre de photo. Choisir d’en prendre d’autres. On ne choisit pas. On regarde, on marche, on passe.
(« Sanaa, passages en noir », Robert Cahen, 2007)
Et ne pas réussir, ne pas regarder, on choisira plus tard. Ici par exemple, les femmes en noir et en voile passent derrière l’homme, on les distingue à peine. Là, c’est la voiture qui va nous dissimuler le danseur qui règle la circulation.
On attendra.
Puis « Corrida Urbaine », de Marc Mercier, 2008. Pourquoi ici ?
Expliciter l’exposition, voilà tout. S’arrêter ici, là. Prendre. Continuer. S’arrêter.
(« Les habitants, rue de la République, Marseille, 27 novembre 2004 », Serge le Squer, 2004)
Le film qui m’a arrêté, oui, l’un des. Au moins.
(« Brises » Enrique Ramirez, 2008)
Mais aussi celui-ci, d’Enrique Ramirez. A cause d’un autre onze septembre.
Sait-on jamais pourquoi cette photo s’est prise ? Celle-là non plus ? Un hasard. Une merveille.
Je n’ai rien tenté. C’est arrivé. Je suis reparti. Ici le film sur Marseille qui s’impose à nouveau (les regards, le plan rapproché, et tout à coup la photo) : ce film est une merveille.
Cette autre encore…
Les gens qu’on regarde, les gens qui regardent.
Un complice ? Non. Un garçon, le lacet rouge, le lacet noir. Une chaussette bleue. Assis, dans la salle du milieu. Déclencher. Voilà tout.
On sortira.
Une bien belle exposition : sortir des cadres quotidiens, y rester, regarder les autres… J’ai oublié de prendre certaines photos, je ne sais plus exactement, j’aime cette image de la rue, j’aime ces rues et ces images. Paris, le mois de Novembre qui commence. C’est jusqu’au 15 janvier, les mercredi, vendredi, samedi et dimanche, de 14 à 19 heures; le jeudi une nocturne ouverture 14 heures, fermeture 21 heures. Et c’est en accès libre.
Et dehors, les arbres de l’automne
Oui, photos de vidéos ou vidéos de photos : les unes interpénètrent les autres et vice-versa. Ce qui déclenche est parfois juste le geste…
Les films de cinéma se font désormais avec des appareils photos Canon.
Mais pour la dernière image, tu n’aurais pas un peu forcé sur le rouge ?
@ DH : c’est l’automne et un signe des temps, je suppose…
Je voulais simplement dire, outre le jeu de mots, que cette photo avait été retouchée, non ?
travaillée, tu veux dire… hum.