Carnet de Voyage(s) #8
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / Carnets de voyage(s) / Ville (ma) vue du sol
4 octobre, 2011 1Il faut monter sur les hauts de la ville
pour s’en aller vers le nord.
En train.
Un tout petit train qui va dans la montagne, évidemment. La gare, Manin. Il monte et tourne
Quelques personnes, des enfants,
Les vacances, les moments de grâce, les moments blessants, on avait quelques années, la mer et le sable, les rochers, on laisse la ville, au loin
les montagnes, on pourrait presque sentir que la neige, parfois,
le soleil, le ciel,
parfois la fatigue et la torpeur
les arrêts, parfois,
et en bout de ligne, Casella, une petite ville, deux rues qui se croisent,
une église, des galets au sol
la chaleur, on s’arrête sous des ormes, des platanes
au ciel, les étoiles et leur doux froufrou
l’après midi, la chaleur, on redescend vers la gare, le train attend
la gare, le quai unique, les gens vont, viennent, on siffle
on redescend vers la mer, on parcourt les collines
même s’il fait doux, les montagnes au loin, les arbres
redescendre et marquer les arrêts
sentir les faubourgs, découvrir au loin la mer bleue toute la vie, toute la vie
artificielle, peut-être, le lointain des immeubles
les autoroutes en contrebas
le petit vent frais de Gênes qui vous revient
de retour à la gare, les mêmes de retour
quand le petit train s’arrête
et que d’autres voyageurs déjà se pressent
on descend, une journée, la mer, la montagne, juste là, et se souvenir alors que Paris n’a que son fleuve, sa vallée, mais aussi ses passages
galerie Mazzini, Gênes et ses griffons
Gênes, ville qui nous est nouvelle…
Photos : merci à mc
Ah ! Filer le train de ce genre dans la montagne, le vrai train où les fenêtres s’ouvrent, où la vitesse ne l’emporte pas sur l’ivresse de la sensation, où le temps est rythmé à une allure humaine (un cabri pourrait courir le long des rails), où les femmes montrent leurs épaules et non leurs agendas Moleskine, un panorama de soleil et de vie comme on en rêve ou on s’en souvient, l’époque des trajets vagabonds et parfumés (il ne manque ici que les fragrances pénétrant par les vitres baissées).