Le centre infini
Cette fois au moins, je sais où je suis. À chercher sans relâche des points de fuite, je me suis retrouvé au milieu de tout, en un centre absolu et infini, face à une multitude de possibles. Les extrémités sont infinies, il existe donc une moyenne infinie. J’y suis. J’en fait partie. Je suis moi-même une des données quelconques, extrêmes et innommables de ce territoire. Je me suis perdu à nouveau et je me suis retrouvé au centre ultime et imprécis de la Francilienne, dans une interprétation géographique de la normalité, la matérialisation d’un ensemble aux contours aussi solides que flous, un fantasme aussi complexe qu’un théorème de Cantor, une aberration, un renoncement, un espace contrarié.
Il m’en aura fallu du temps et il va m’en falloir encore beaucoup. Une infinité probablement, je ne connais encore que la portion congrue d’un territoire immense. Mais j’ai cet avantage d’être en suspension dans un flottement médiocre, accessible à tous. Il suffisait de ne pas s’y refuser obstinément, les champs sont ouverts, il fallait accepter cette inversion. J’ai maintenant pour devoir d’apporter mon interprétation et retravailler mes idéaux.
Adrien Villeneuve