Pendant le weekend

Un sourire, c’est bien peu de chose…

Question de cours : de quoi le sourire est-il le signe sur les images sociales (notamment celles de la publicité et des magazines) ? Réponse : on rigole, on se gondole, et « clic clac merci kodak »… On veut apparaître souriant, tels qu’en nous-mêmes, heureux – d’être enfin fixés sur la pellicule ? (à présent en des nombres, deux, un 1, un zéro) (toujours aimé Roger O. Thornhill – représenté à l’écran par Cary Grant – qui donne l’explication les lettres ROT sur la pochette d’allumettes dont se sert Eva Marie Saint, dans le wagon restaurant, de ce « North by Norwest » qui est peut-être mon film préféré de sir Alfred).

En revenant de ce séminaire, j’ai pris deux photos,

ce premier sourire n’est pas le bon (publicité pour une comédie musicale titrée « Mamma mia »

outre le sourire, les mains sont importantes… (le futur Roi d’Angleterre et sa roturière d’épouse)

 

puis hier ces deux autres.

c’est lui, ce sourire, et aussi ce pouce levé…

Le prestige de l’uniforme et le repos du guerrier (que des types : la pub change…)(pouah).

Que reconnaît-on du sourire de notre mère quand, pour la première fois, nous la découvrons tout en le découvrant, lui? (ce type de question qui fait fuir la plupart des scientifiques, je les adore, ceux qui me bassinent avec leur objectivité, comme si ça existait) (oui, « ça »).

Celui de Sabrina, agi comme ils le sont tous

redressé pour ne plus voir le contexte qui fit scandale, rogné aussi :

me fait penser à ces manières, par exemple ce type dans le métro, qui remet en place sa cravate avant de sortir sur le quai de la Défense

Mary Pickford, ‘-« la petite fille de l’Amérique », ou l’Artiste associée

des gestes qu’on fait sans le savoir, sans s’en rendre compte, un peu comme certaines pensées qui nous viennent sans qu’on les convoque, ces rires ou ces sourires

à gauche chez Harcourt, à droite ailleurs…

qu’on voit aux images de cinéma : et c’est sans doute parce que le cinéma nous les donne à voir que nous les aimons tant (tout comme nous l’aimons tant) (et que nous recherchons, toujours et partout, ce sourire – gibbs disait un des auditeurs du séminaire (évidemment, le lien est actualisé…) – celui qui nous a accueilli au monde) (à moins que non ?) (je ne me souviens plus, mais je me souviens de ceux que j’ai donnés à mes filles à leur arrivée ici, oui…) (je ne suis pas leur mère, c’est vrai) (c’est pourquoi cette objectivité, parfois…)

En tout cas, la bonne nouvelle, c’est que le cinéma sera au centre du travail de l’année prochaine. 

 

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6 Comments

    ça se fête !

  • Le sourire décontextualisé-redressé est particulièrement flippant, si charmant qu’il serait, le même, pris lors d’une fête. #froiddansledos
    Bien vu, cette collection.

  • @ Elise : à la vôtre !!!
    @ Gilda : dans un film documentaire sur le sujet (Abou Ghraib, réal. Errol Morris), on voit Sabrina Harman, en jeune femme normale, brune, rouge à lèvres, robe bleue, qui explique que oui, elle a sourit à l’objectif comme s’il s’agissait d’une photo d’anniversaire, ou autre, son sourire, son pouce levé, ses gestes, au fond, n’avaient aucun caractère pervers ou scandaleux. Juste une image juste. On est peu de choses, hein… Merci d’être passée.

  • Je repense à la formule « le sourire kabyle » qui, dans la bouche des responsables militaires français, type Bigeard, signifiait l’égorgement (il me semble qu’Yves Courrière doit en parler dans sa « Guerre d’Algérie » monumentale à tous points de vue).

    Oui, « Cheese », disent aussi certains, avant d’appuyer sur le déclencheur : donner une impression de bonheur pour la photo car c’est ce qui restera, alors que celui-ci a été composé, trahi et maquillé pour l’occasion.

    La pub en use et abuse : vu l’autre fois Séguéla, pas à un reniement près, nous faire l’éloge de « son » affiche mitterrandienne « La force tranquille » (sans nous dire qu’il avait gommé le clocher de l’église pour ne pas faire « clérical ») : ce type qui roule en Rollex, puant le bronzage méditerranéen ou artificiel, yeux de crocodile dans le marigot de sa face bientôt balayée dans un an, malgré ses efforts de traîtrise mal récompensés.

    « Souriez, vous êtes filmé » : la vidéosurveillance, c’est Kodak en permanence !

  • kabyle, ou berbère j’ai le sentiment, non ? mais en effet, ce rapprochement me semble tout à fait exact…

  • […] de cravate, je suppose, enfin remercié (on ne s’inquiète pas trop non plus pour lui), le sourire c’est quelque chose de magnifique et qui inspire la confiance, un peu comme le […]