Oublier Paris #22
C’est en parcourant les rues de cette ville que les questions se posent, sur nous-mêmes, sur ce que nous sommes et allons devenir.
Ces temps-ci, je lis le livre dont Mario Moretti est le héros (il s’agit de cet homme qui a flanqué une balle dans la tête d’Aldo Moro, parce que celui-ci était lâché par son monde -politique- et que le Mario en question ne pouvait pas ou plus reculer : j’en dirais plus lorsque je l’aurais finis, j’en suis page 152, il y en a 350).
Ce qui pose question, c’est cette façon de regarder l’histoire par une sorte de bout qui voudrait que rien, jamais, ne réussisse à gauche.
Je regarde souvent passer mes contemporains (voilà quelques mois que je ne bois plus de vin, alors devant moi un jus de fruits) : l’hiver est parti, les gens sortent, j’écoute aussi des chansons, je regarde des films, des expositions, mes enfants grandissent, le voisin (un indien ou un pakistanais qui doit avoir quatre vingt dix ans) est revenu de l’hôpital où on l’a emmené il y a quelques semaines.
Il y a des lieux comme celui ci, rue des Trois Bornes : ici (je crois que c’est au 13, Paris 11) naquit Alfred Sisley, peintre merveilleux…
Je regarde au sol…
Partout en ville, les travaux se commettent, on avance des immeubles neufs, la municipalité « préempte » (je déteste ce verbe, comme « incrémenter » ou « sérendipiser » il y a des trucs que je ne supporte pas, mais je les écris, je les jauge, je les ausculte…).
Une petite lumière de la place du Commerce, à Lisbonne
Les quartiers riches des métropoles sont tous semblables, on y croise toujours semblablement les mêmes personnes (ici boulevard Saint Germain, un vieux type, qui marche de travers, hexis déformée, le boulevard qui penche, ou l’opérateur ? ou le sujet ?).
Dans la rue Saint-Maur, au coin du passage Hébrad (Paris 10, c’est une rue comme une autre, sans doute élargie par la municipalité) on a dessiné au mur une sorte de maison (ici, un type qui marche dans la cuisine : on se croirait au cinéma…).
Au coin de la rue Madame, ce joli petit cabriolet à neuf mille euros seulement….
Mes contemporains parfois m’exaspèrent et m’horripilent.
Non loin de là, un arbre que j’aime bien, et puis le jardin, je marche dans les rues, je regarde et je photographie (ici une enseigne
qu’il faut se dépêcher de capturer). Ici c’est la ville, je pense aussi à la campagne, mais le travail…
Je regarde le monde, l’été qui s’annonce, le bleu des ciels qui m’entourent, certains hommes regardent les étoiles mais tous ont les pieds dans la boue disait le poète. Ici une illustration du soleil sur le goudron du quai du métro, à Jaurès.
Hier matin, partant de chez toi, cette photo : parfois, c’est ce qu’on aime en elle, la ville nous surprend.
[…] et la mort dans une 4L à mi chemin des sièges du PC (rue des Boutiques Obscures) et de la DC… ). On pense à Steve Mac Queen et à « Bullitt » (Peter Yates, […]