Oublier Paris #21
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / Oublier Paris / Ville (ma) vue du sol
9 février, 2011 7C’est peut-être la chance, il y a des jours comme ça, on passe dans le jardin du Luxembourg, et on y nettoie le bassin.
Je me souviens que ma grand-mère, celle d’Alésia, du boulevard Jourdan, écoutez bien gens de Denfert, nous emmenait ici pour que nous admirions les bateaux, ou les arbres, les chevaux, les poneys, les petites voitures. Je n’aime guère ces souvenirs, qui me remémorent Marcel aux jardins des Champs Elysées. Je préfère avancer.
Là, une statue, est-il nu, grande épée sous le ciel gris ?
J’ai marché pour retrouver au café l’auteur du Montparnasse Monde, puis je m’en suis allé, Panthéon,
descendant la rue Cujas, la petite rue Racine, pour aller acheter quelques stylos chez Duriez : fini, fermé, au boulevard sans doute, une pizzéria bientôt, un magasin de vêtements, quelque chose qui rapporte.
Me souvenant de mon oncle,
je suis passé ici (qui n’est pas, comme on voit, au quai des Orfèvres mais à celui du Marché Neuf). Traversée de l’île, face au palais de Justice
Le pont au Change, le vent y hurle au loup, parfois,une péniche s’engouffrait, des tonnes et des tonnes de fils de fer noir, je n’ai pas vu l’homme qui nettoyait le pont, avec son balai espagnol, dehors, il faisait si doux, un air de printemps, une sorte de plaisir diffus, onze heures, midi, « quelque chose dans l’air a cette transparence et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche » disait Ferrat, chantait, et vient alors Aragon que j’aimais tant avant (avant quoi ? dit la petite voix),
le Châtelet où domine un ange, cet ange doré, au loin, la tour Saint Jacques, le centre, là, le centre de Paris.
merci de cette promenade dans la ville que je veux toujours mienne (même si j’y ai eu à travers les ans et aurais certainement après bientôt six ans d’absence force surprises du genre de la votre rue Racine, et si je n’ai jamais vu le bassin en train d’être nettoyé) – amitiés au souvenir de la rencontre avec la dame de Montparnasse-monde
Mais c’est que, si vous l’aimez, elle sera toujours à vous, Brigitte…
J’aime bien la photo avec la pendule et celle de la péniche au bois dormant.
… même s’il s’agit plutôt de rondelles de ferraille (de la monnaie égyptienne que Moubarak fait passer en catimini sous les ponts de Paris ?).
Ou alors serait-ce l’or de l’ami de Mam (l’ex-ami, pardon) ??? (la Monnaie de Paris n’est pas bien loin…)
MAM ne monnaye pas ses « excursions »…
encore de très belles photos et un beau texte aussi