Reprenons
Je comprends ou je me souviens. J’essaye de comprendre moins vite. La réalité que je perçois m’effraie autant que les zones d’ombre. Malgré tout, mon puzzle prend forme. Je me souviens. Je me vois arriver aux urgences. « Il est dans un sale état ». J’entends les voix des urgentistes affolés. « C’est quoi ce bordel? Qui est-ce qui l’a mis dans cet état?». D’autres voix plus confuses : « Ouvre-moi cette porte, j’ai pas trois bras, tu vois bien, non? ». Puis à nouveau, la voix du début : « S’il s’en sort, il n’est pas prêt de sortir, celui-là ». Ensuite, plus rien. Rien entre le moment où je suis arrivé ici les tripes à l’air et le moment où j’ai ouvert les yeux sur le papier peint saumon pâle de ma chambre.
Adrien Villeneuve
Debout p’tit gars!