Une invitation faite à « Rue du Pressoir »
Découvrir par le hasard des liens le site Paris, rue du Pressoir et finalement prolonger le plaisir de cette découverte par une invitation à lire et relire une sélection des archives du site créé et animé par Guy Darol…
Le blog, collaboratif, publie les témoignages des anciens habitants de cette rue et restitue au fil du Web la mémoire sensible et partielle de ses lieux.
Guy Darol présente le blog
Rue du Pressoir est une aventure sidérante, quelque chose qui donne son sens le plus entier à ce qu’est un blog, soit un espace suspendu entre des nuages numériques. De quoi s’agit-il ? J’ai vécu, entre 1954 et 1960, à Paris, dans la rue du Pressoir, une rue apparemment anodine du 20ème arrondissement de Paris. L’immeuble dans lequel je vécus, condamné par le statut d’ilôt d’insalubrité, mes parents devaient impérativement quitter le quartier (Belleville-Ménilmontant) pour un ailleurs indéterminé. Ce fut, pour moi, le quartier du Marais, les environs de la place des Vosges. Pour la plupart des habitants de la rue du Pressoir, la destination, dans les années 1960, était la banlieue lointaine et ses ghettos que l’on connaît.
La rue du Pressoir avant sa destruction était pour moi (né en 1954) un hameau idéal. Y vivaientt les Arméniens chassés des massacres de 1915, les Grecs ayant fui la terreur Turque, les Juifs ashkhénazes échappés des pogromes russes et polonais. Bref, je vivais dans un monde sans barrières, celui de la survivance heureuse, un paradis de rescapés. Tout cela fut condamné par le plan De Gaulle-Malraux qui préfigurait le Paris blanchi, soit le Paris d’aujourd’hui, clean.
J’ai eu l’idée de créer ce blog (Rue du Pressoir) pour donner la parole à ceux que la politique de salubrité ( politique blanchissante, c’est le moins qu’on puisse dire !) avaient exclu du hameau (Belleville-Ménilmontant). Ce blog est un succès qui me dépasse. J’en suis aujourd’hui le metteur en ligne, l’ humble technicien du Net qui donne voix à des habitants d’un quartier nés dans les années 1930, 1940, 1950 et 1960. Une sorte de plate-forme où la mémoire se distribue contre l’oubli. Car voici un quartier en mouvement, le coeur trans-ethnique de Paris.
Je dis Bienvenue à Guy, Lucille, Georges Robert et les autres
Une belle reconnaissance grâce à vous Guy. Je suis attentivement ce blog et tous les témoignages recueillis nous transmettent un peu des histoires « du temps d’avant »
et nous ramènent à notre propre histoire. Encore bravo.
Merci Guy et Danielle pour le partage !!