L’emploi du temps
L’emploi du temps a quelque chose de tellement obligé que, parfois, on aimerait temporiser, arrêter un peu cette marche en avant (en avant ?), tenter de laisser le monde bouger et de s’absoudre de ce mouvement, illusoire, futile, inutile.
Six semaines, les vacances de la Toussaint, les préparations et les terrains, les gens, les enquêteurs-trices, le monde qui bouge, les enfants et les grand-parents, les cinémas bondés, les musées les expositions, les grandes villes, cette vie d’ici (et en Inde ? ou en Malaisie ? ce sont ces questions qui se posent, toujours), cette vie qu’on tente (maladroitement) de mesurer, suivant des « problématiques », des désirs de comprendre, des obligations d’injonction, d’opposition, de stratégie, d’étayage… On fait le boulot.
Le matin au café, on pense.
L’après-midi, en réunion, on rêve.
Le soir, au café à nouveau, ou sur les quais, une sorte de printemps qui vit et bat, et le temps qui passe, les « données » qui s’éclipsent et la vraie vie qu’il suffit de prendre.
Et parfois, il fait tellement beau.
(Sortir de l’hôtel et de ce « ring », anneau, frontière ; pour Adrien Villeneuve)