Pendant le weekend

Une bonne formule

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D’accord, c’est vrai, hier après-midi, je suis resté sur cet horrible canapé vert. Et j’y ai même dormi une nuit de plus. Mais aujourd’hui, je me suis levé à l’aube, frais, gaillard et comme un journaliste poussant l’investigation jusqu’à l’écœurement, je suis toujours sur place, dans une chambre-cabine d’un hôtel « Formule 1 » de la Commune de Villeparisis ZAC de l’Ambresis. J’essaye tant bien que mal de comprendre pourquoi je suis toujours ici, entouré d’un Buffalo grill, d’un bâtiment en tôle (probablement le stock d’un société quelconque), et d’un autre bâtiment en brique indéfinissable, le tout bordé par une petite route gonflée à bloc de voitures s’y déversant continuellement, à quelques centaines de mètres de la bourdonnante francilienne recouvrant le vide d’une nappe sonore semblable au ronflement d’un aspirateur surpuissant.

J’ai erré toute la journée sur la 104. Je me suis perdu plusieurs fois. J’ai suivi des panneaux, pris des directions un peu au hasard, je me suis laissé entrainer par la consonance de certains noms de villes. Je me suis égaré à Pomponette. Je suis resté un long moment dans Vaires. Je ne sais pas trop ce que je faisais. J’avais pourtant le sentiment de chercher quelque chose, mais je ne sais toujours pas vraiment quoi. Je voulais retrouver les librairies dont j’avais noté le nom, avant de partir, mais je me suis rapidement dispersé. J’ai voulu voir les centres villes. Je me suis attardé devant certaines bibliothèques municipales, sans y entrer, sans chercher à rencontrer quelqu’un en particulier. Je me suis détaché de ma ligne de recherche. Je voulais probablement ressentir quelque chose. C’est ça. C’est peut-être ce que je cherchais.

Je ne me suis pas senti la force de rentrer chez moi. Je ne voulais pas non plus abuser de l’hospitalité de Marc en retournant chez lui. Sur une petite route longeant la Francilienne, sans trop savoir où j’étais, j’ai pris la décision de tourner à droite plutôt qu’à gauche, sans raison. Les feux de ma voiture ont éclairé une affiche publicitaire assurant une nuit de sommeil à prix réduit. J’y ai succombé. Je me suis aussitôt engagé dans la parking réservé aux clients de l’hôtel pour y aligner ma voiture entre un Touran gris et une Opel Vectra grise. Convaincu de profiter de la situation pour travailler au calme, je me suis dirigé vers l’entrée du « Formule 1 », pour y trouver une chambre propice à mon engagement. Depuis, j’y suis, mais mon travail n’avance pas vraiment.

Adrien Villeneuve

Demain ça ira mieux. 

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